Trippeux, trippeuses,
Je suis heureuse de pouvoir me présenter à vous. Je n’étais pas certaine de raconter un peu mon histoire à l’équipe des Chicks and Machines, mais au final, j’en suis ravie! Mon nom est Sandie, je talonne mes 28 ans, native de Joliette et maintenant résidente du Bas St-Laurent… et je suis maintenant une fière collaboratrice d’une très belle initiative et d’une super équipe!
Ayant grandi dans un monde de machines, j’ai eu la piqûre des moteurs très très jeune, mon père est carrossier et m’a beaucoup appris sur la mécanique aussi. D’ailleurs, on me surnomme »la fille à popa » dans la plupart des garages qui nous connaissent mon père et moi. À seulement 8 ans, je reconnaissant les lumières de Mustang dans le noir sur l’autoroute. À 9 ans, mon oncle m’emmenait déjà dans mon premier expo de voitures… et je trippais!
À mes 18 ans, j’ai rencontré quelqu’un qui avait autant de tripes que moi et nous sommes sorti ensemble un bout! Nous allions dans les expos, les courses, les meetings… le rêve d’une fille dans mon genre! Nous parlions de motos fréquemment, c’était impressionnant de voir les autres aller sur leurs fulls sport, leurs sport touring ou même leurs Harley!
Finalement, après un temps, nous avons dû nous laisser, sans pour autant couper le lien que nous avions. J’ai dû déménagé à 7h de lui en 2009. Nous continuions de nous parler, d’entretenir une relation solide, mais plutôt comme deux meilleurs amis. Ce gars-là… il était toujours là pour moi. Sans aucun doute, je pouvais compter sur lui.
J’ai eu un premier accident de voiture en 2010, on m’a coupé solidement, j’ai rentré de plein fouet dans l’autre voiture à 80 km/h. Par chance, Simon était encore là pour me dire que des accidents ça arrivaient, que j’étais encore là, le reste était secondaire… et j’ai continué de tripper QUAND MÊME!
Bref, Simon a été plus vite que moi dans l’année qui suivait le déménagement et en 2011, il a eu sa moto LUI! (Maudit chanceux que j’me disais!). Une belle Yamaha R6, bleu et blanche, un très bon choix à première vue… et un bon matin, tôt, trop tôt, j’ai reçu un appel qui a changé ma vision des choses. Je ne savais pas comment réagir à une nouvelle du genre… Mes premières paroles étaient : »Que TOI tu m’appelle, tôt comme ça… c’est qu’il est arrivé quelque chose à Simon ». J’aurais tant voulu avoir tort ce matin-là, mais malheureusement pour moi, j’ai eu raison. Les jours, les mois et les années qui ont suivi son décès étaient pénibles. Je ne trouvais plus autant de goût et de passion dans tout ce qui avait un moteur… j’en avais même peur. Je me suis mise à être beaucoup plus réservée sur ce côté-là. Mon père essayait de me faire monter sur ses motoneiges et à sa grande surprise, je refusais…
J’ai ensuite eu un autre accident avec la Mini Cooper à mon frère en 2012. Un suicidaire s’est littéralement GAROCHER dans ma voie sur une autoroute de deux voies seulement, je vous laisse deviner la suite. C’était quoi les chances que ça m’arrive à moi? Hey… LÀ, il était hors de question que je monte sur toutes machines dont je serais la carrosserie. C’était la goutte de trop… jusqu’en 2014.
Je voyais mes amis(es) et ma famille s’amuser en motoneige et même sur leurs motos. J’étais vraiment jalouse de ne plus trouver l’envie de faire de même. Alors j’ai fait un retour sur moi-même… et je m’en suis remis à mon ange gardien. Simon aurait clairement dit »Sandie, relève tes manches et fonce, toi aussi t’as le droit à ça! ». J’ai décidé de prendre le guidon d’une des motoneiges à mon père à l’hiver 2014/2015. J’avais l’air vraiment NOUNOUNE! Mon père savait exactement comment enlever ça… Salut, moi c’est Sandie et je suis orgueilleuse comme 10! Alors, mon père m’a poussé à bout… et j’ai clanché comme je n’ai jamais clanché. Il pouvait être fier de lui! Le plan a fonctionné!
Dans l’été 2015, un ami m’a offert de faire un tour de sa moto. Sur le coup je me disais… ouff, ça doit être une mauvaise joke! ET NON… j’ai accepté le défi. J’ai pris d’assaut le banc arrière de la superbe Suzuki GSX-R avec un très léger manque de confiance en moi et en la machine, mais j’avais une totale confiance pour ce qui est du chauffeur, alors… Why not? On a fait une bonne ride, on a roulé lentement… et plus vite… et encore plus vite… SURPRISE À MOI-MÊME, j’ai CAPOTÉ! C’était malade! Je voulais recommencer et recommencer! Jusqu’à cet été, je ne faisais qu’embarquer derrière mes amis, pour moi c’était déjà un très grand accomplissement personnel, ma peur était vaincue à 50%.
C’est alors que j’ai pensé que j’étais prête à en conduire une moi-même, avoir MA moto, avoir ma liberté à moi! C’était mon projet, mon rêve, mon but pour cette année… conduire une moto. J’ai commencé mon cours à la fin du mois d’août, je le termine au début de l’été prochain et je compte bien acheter ma moto cet hiver. Je me souhaite de tout cœur de tout réussir et de pouvoir aller le 2 juillet 2018, accompagnée de personnes qui voudront bien venir avec moi, voir Simon à sa pierre tombale. Une longue ride de Matane à Joliette me direz-vous… mais tellement significative à mes yeux.
Je tiens ma force et ma passion non seulement de la chute que j’ai prise en 2011, mais aussi de la façon dont je me relève aujourd’hui. Je peux être fière de dire que je conduis maintenant des motos, et que je les conduis avec du cœur au ventre. Malgré le fait que c’est une passion dangereuse, je crois fortement que les braves vivent peut-être moins longtemps, mais que les prudents ne vivent pas du tout. Il faut l’essayer pour comprendre!
On se dit à la prochaine fois les trippeux et les curieux!
XxXxX 😉
San