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Jellybines
Je me présente ; Lisa-Marie Lavoie, ou pour ceux qui me connaisse: Jellybines!! J’habite cette petite région qu’on surnomme le Pays des Lââ-Lââ et des bleuets, le Lac-Saint-Jean, haha!! Quel enfant n’a jamais fait des signes aux gros camions qui passaient sur la route de tirer la petite corde pour faire sonner les flûtes?
Quand j’étais petite, je passais des heures sur le bord de la route pour voir les beaux camions qui passaient. Je passais des heures à leur faire signe de les tirer, plutôt que de jouer avec mes poupées! Étant fille de camionneur, j’embarquais souvent avec mon père en essayant de comprendre comment il faisait avancer son gros truck. Je voulais comprendre tous ces changements de vitesses et à quoi servait ce « maudit » gros bouton jaune. Vous savez, celui qui faisait tellement de bruit quand il le tirait hahaha!!! Je me disais, « moi aussi je vais en conduire des gros camions quand je serai grande»!!
20 ans plus tard…
Alors aujourd’hui, 20 ans plus tard, c’est moi qui tire la petite corde qui fait sonner mes grosses flûtes de train quand les enfants me font des signes sur la route, qui « shift » 18 vitesses et qui tire le gros bouton jaune qui fait du bruit! Et oui, je suis camionneuse, mon rêve de petite fille que j’ai réalisé malgré tous les obstacles que j’ai eus sur mon chemin. C’est là que j’ai compris que quand on veut, on peut!! À l’école je n’ai jamais aimé faire comme les autres, plutôt solitaire et indépendante, et surtout la seule à « triper » sur les trucks, les 4 roues et la bouette! Ma job d’été?? Je travaillais pour une compagnie de déménagement à faire les emballages, ben oui un domaine plein de trucks évidemment!
Donc à la fin de mon secondaire 5, je me devais de faire un vrai métier, je me lançais dans un DEP en coiffure! Oufff la pire année de ma vie, mais tout le monde était si fier… un métier respectable pour une fille!! loll Comme je détestais ce métier, je me suis inscrite au cégep en art et lettre….eh oui, de bonnes études respectables pour une fille… !!!! En attendant le début du cégep; sans en parler à personne, « juste comme ça » j’ai été voir la séance d’information du DEP de conduite de véhicules lourds que donnait le CFTC! J’avais tous les prérequis nécessaires, donc encore une fois sans avoir d’attentes, j’ai envoyé tous les documents obligatoires pour la demande d’inscription et j’ai été appelé pour les tests de sélection! Finalement sans avoir vraiment d’espoir parce que j’étais une jeune fille de 21 ans..voyons pourquoi je serais choisi dans un domaine d’homme et surtout à mon âge. J’ai reçu le téléphone qui fût le début de la réalisation de mon rêve de petite fille avec des goûts pas comme les autres! La réaction de mes proches a été moins positive cette fois, surtout l’inquiétude de me voir me lancer dans ce dur métier qui n’était pas encore vraiment fait pour les filles!! Ils m’ont tout de même encouragé et ont cru en moi!
La passion, encore et encore…
Aujourd’hui, 8 ans après ce téléphone, j’ai toujours cette passion qui est maintenant mon métier! Métier qui est loin d’être facile parce que contrairement à ce que le monde peut s’imaginer, nous ne sommes pas assis toute la journée à admirer des paysages! Ce métier commence par beaucoup de sacrifices; la vie de famille, les « jeudredis » avec les amis, ne pas être présent lors d’évènements importants.. etc. Mais la passion des trucks est plus forte que tout ça, et c’est des choix que l’ont accepte tout simplement! Il y a aussi le partage de la route avec le reste des citoyens, qui sont toujours trop pressés, exaspéré de notre présence sur la même route qu’eux et qui ne pense qu’à eux-mêmes plutôt qu’à la sécurité routière parce que nous vivons dans un monde assez individualisme malheureusement! C’est ce qui gruge le plus notre énergie, je crois, car nous nous devons de conduire avec professionnalisme et donc prévoir chaque mouvement des autres autour de nous et toujours être alerte pour éviter les accidents! Finalement, ma bête noire, l’hiver québécois!!!
La fierté du métier
Ceci dit, on ne s’habitue pas à conduire dans les pires conditions climatiques. Chaque hiver est différent et amène son lot de difficulté! Mais chaque camionneur(euse) qui a cette passion à l’intérieur de lui passe au travers de tout ça avec une force incroyable comme si c’était du « fuel » qui coulait dans ses veines! Malgré les côtés difficiles du métier, nous les oublions vite grâce à cette belle famille qu’est celle des camionneurs(euses). L’entraide et les gens merveilleux que l’ont rencontre à tous les jours, et le plaisir de tous les retrouver dans les festivals de camion partout au Québec. C’est une fierté pour moi de faire ce métier, même si au Québec, il est peu reconnu !!
Les 8 dernières années ont été les plus belles de ma vie. Conduire et être dans mon camion, 5 jours/nuits sur 7, est ce qui me rend le plus heureuse. C’est mieux qu’une thérapie! C’est derrière mon volant que je peux être 100% moi-même. Et pour finir, peu importe ce que vous croyez ou entendez, je peux vous le confirmer, camionneur(euse) c’est le plus beau métier du monde!!
Nous sommes tous de vrais passionnés qui se donnent cœur et âme à parcourir plus de 1000km par jour, des vrais « mangeux » d’asphalte! POUT!!
2 Commentaires
Bravo et félicitations car meme si je n’ai jamais conduit un camion pour gagner ma vie.il faut beaucoup de sacrifice et la naissance d’un enfant est presque impossible de décider.je suis presque certains qu avec toutes ces année tu as sauvé des vie en conduisant pour les autres.
Bravo! Je te croise parfois sur JonquièreArvida. Moi j’arrive de France et je débute dans le métier.
Tu es une inspiration, pas seulement pour ce métier mais aussi pour tous ceux qui ont un rêve et font tout pour l’atteindre. Respect ! Et à bientôt sur les routes ✌😎