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Jessica – Naître dans le monde Harley
Je me sens comme à l’école primaire quand on nous demandait d’écrire sur nous ou notre famille. Alors, j’ai décidé de commencer avec mon nom et d’autres renseignements de base. Voilà : Je m’appelle Jessica Leclerc de Jonquière (bien oui, je l’ai toujours dit comme ça, crois-moi, crois-moi pas).
Je suis au début de la trentaine, j’ai les cheveux bruns… Ah non, je recommence… On dirait une annonce pour un site de rencontre, puis je suis supposée de parler de ma passion pour les moteurs, pas de la couleur de mes cheveux…
Je n’ai pas choisi la passion Harley, je suis née avec elle!
Alors voilà pour la prise #2. Je m’appelle Jessica Leclerc, une fille du Saguenay, mais qui veut juste être toujours sortie du Saguenay…
Je suis pratiquement née sur une Harley-Davidson : laisse-moi te dire que, vers la fin des années 80, le gouvernement n’avait pas de loi sur comment trimballer ton enfant sur une moto. Bien oui, imagine-toi un bébé sur un réservoir de Harley, qui s’endort sur les vibrations du moteur dans ces années-là. Certains s’endormaient sur les vibrations de la sécheuse; moi, c’était sur les vibrations d’un « shovel head ».
Mes deux frères et moi, on vivait pratiquement dans l’atelier de mon père : on utilisait des motoneiges comme lits pour la sieste et on se servait des motos dans le showroom pour partir vers une galaxie imaginaire.
Quand tu es élevé dans la bonne senteur du gaz, ça laisse des marques. D’un côté, pour moi ce n’est pas une histoire de passion, c’est une histoire de vie.
Dans ma tête de jeune fille, tout le monde faisait de la moto, homme/femme sans discrimination… D’avoir toujours baigné là–dedans, il y a des jours où je me demande si je suis vraiment passionnée… Passionnée, je ne suis pas trop certaine, mais je ne pourrais pas vivre sans un volant entre les mains.
Le volant me sert d’échappatoire, c’est comme une thérapie, mais ça ne coûte pas 100 $ de l’heure…
Je pense bien avoir tourné la poignée d’une moto pour avancer avant d’avoir pédalé sur un vélo
Déjà toute jeune, j’avais des motos, motocross et des motoneiges à ma portée. Quand j’ai eu mon premier bicycle à gaz, c’est là que mon amour pour la vitesse a commencé. Je voulais juste aller plus vite que tout le monde.
Encore aujourd’hui, cette quête de la vitesse m’anime mais, avec l’âge, le chemin et la destination valent aussi pour beaucoup. Déjà adolescente, j’avais juste le goût de partir à moto à l’autre bout du monde. Mais je n’avais pas de permis, pas de moto à moi. Je pouvais juste rêver.
Les voyages, ma vraie passion
Après avoir fait le tour du Saguenay, je suis partie du Saguenay. À 15 ans, j’ai passé un été à travailler au Nouveau-Brunswick, et c’est à ce moment que l’appel vers le monde s’est fait. Je suis partie un an aux États-Unis et un an au Costa Rica.
Là-bas, à cet âge, je me rappelle que je me suis dit qu’un jour j’allais partir au bout du monde. Plusieurs années plus tard, pendant un voyage de six mois en Thaïlande, j’ai pu conduire à plusieurs reprises des scooters et ça m’a donné la piqure de voyager dans des pays exotiques à moto.
Un rêve se formait : partir au bout du monde sur ma moto! Chose que j’ai réalisée après l’université.
Partir au bout du monde à moto : mais pourquoi?
Parce que, moi, le métro, boulot, dodo, ça m’étouffe! Je peux le faire, mais donne-moi la date de ma prochaine escapade! Sans date et sans projet, je fonctionne moins bien.
Après l’université, je m’étais dit que j’allais m’acheter un chat avec ma première paye et que j’allais m’installer, comme les gens disent… J’avais (j’ai toujours!!!) le chat, mais ce n’était pas assez! C’est alors que le rêve d’aller au bout du monde à moto est revenu!
Un beau, et parfois moins beau, 30 000 km jusqu’au bout du monde, à la Terre de feu, avec l’homme qui allait devenir l’homme de ma vie!
D’un côté, cette folle aventure m’a permis de mieux connaître mes limites, d’identifier mes peurs, mais surtout devenir une « rideuse » hors pair. D’un autre côté, ça m’a permis de vraiment connaître mon conjoint, car c’est aussi ça voyager à moto : connaître POUR VRAI les gens avec qui tu fais tes voyages, qui roulent avec toi.
Parce qu’à moto, en veux-tu des problèmes, des défis? En v’là! Pour moi, ce voyage c’était mon mariage : financièrement et émotionnellement! 😉
Parfaitement trop : « Quand tu ne fais rien, il ne t’arrive rien »
– le dicton préféré de mon père
J’en ai échappé des motos, j’en ai fait des accidents de moto, je me suis fait tremper par la pluie à moto, j’ai pogné de la neige à moto.
J’ai glissé sur du sable à moto, j’ai manqué d’air dans le désert à moto, je me suis scrapé les genoux à moto, j’ai survécu à la bureaucratie de 15 douanes à moto.
J’ai manqué de gaz à moto, j’ai fait des crevaisons à moto, j’ai pissé dans mes pantalons à moto, j’ai enroulé des broches dans ma roue à moto, j’ai pleuré à moto, j’ai embarqué sur un voilier à moto, j’ai eu mal aux fesses à moto.
J’ai pogné des contraventions à moto et j’ai perdu le contrôle en écrasant des marmottes à moto…
J’ai aussi ri à moto, j’ai compté ma vie sur un Sena à moto, j’ai vagué sur les airs de Beyoncé à moto, j’ai visité les plus belles places du monde à moto, j’ai connu les gens les plus passionnés à moto, je vis ma vie à 1 000 Km/h à moto.
Je me sens TOUS LES JOURS énormément choyée d’être née avec la passion des motos parce que, finalement, celle-ci me donne la force de me lever chaque jour avec le sourire et d’être moi-même : une fille de moto. Point
3 Commentaires
Oui la vie à moto c est la liberté et continue d être émerveillée à chaque fois car on ne sais pas de quoi sera fait demain une vie deux roues sois prudente et laisse allez la vie xxx
Merci pour le beau commentaire 🙂
salut jessica super tes écrits a quand le plaisir de prendre une biere et endiscuter plus. le gars de montréal qui prépare son voyage au nicaragua .Daniel