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Se lancer dans la moto sur piste: ce qu’il faut savoir
Le présent article s’adresse à tous les adeptes de motos sportives standards, sportives dénudées (naked), aventurières, ou encore de semi-trail/route, car je désire que vous fassiez plus ample connaissance avec la moto sur piste et son environnement.
En effet, il n’est pas obligatoire de conduire exclusivement une sportive pour faire de la piste : plusieurs types de motos peuvent rouler sur celle-ci.
Pourquoi essayer la piste? Il y a un million de raisons bénéfiques à embarquer sur la piste, tant au niveau physique que psychologique. Cet article vous explique ces raisons et ce, d’un point de vue tout à fait personnel.
Qu’est-ce que la piste au Québec?
(Où est-ce possible de pratiquer ce sport?)
Au Québec, la piste est beaucoup plus en mode découverte que fonceuse. Ce que je veux dire par là, c’est que la plupart des gens font de la piste dans le but de s’amuser à titre d’amateur.
Bien évidemment, il est possible de s’entraîner fort, de trouver des commandites et de se lancer dans le professionnel (CSBK par exemple).
Il faut savoir qu’ici, un pilote qui se lance dans le professionnel déboursera énormément d’argent de sa poche. Selon moi, la piste au Québec n’est pas assez populaire pour l’unique raison qu’elle n’est pas assez connue! Voilà pourquoi j’ai envie de vous faire découvrir ma passion de la piste.
Il existe plusieurs pistes au Québec et en Ontario. Afin de ne pas divulguer de fausses informations, je vous parlerai uniquement de celles où mes amis et moi-même avons roulé. Pour ce qui est des autres, j’ai bien hâte de les essayer! Un pas à la fois, comme on dit.
1. Piste Riverside Speedway Ste-Croix 1 : celle où je passe le plus de temps
Commençons par celle où je passe quatre fins de semaine par été : la piste Riverside Speedway Ste-Croix. Située au Québec, dans la petite municipalité de Sainte-Croix, cette piste est une harmonisation de technique et de vitesse.
Il y a une bonne ligne droite d’accélération avant le bol, une moyenne ligne droite avant un ‘ « S », puis l’épingle, soit le virage le plus serré. Sur cette piste, les plus gros calibres atteignent 200 km/h dans la ligne droite, et se placent entre la première vitesse et la troisième pour le restant de la piste.
Pas trop de vitesses à changer, mais suffisamment pour éprouver du plaisir à en faire, selon moi.
Le désavantage de cette piste, comme la plupart des pistes au Québec, est la condition de la chaussée. En effet, des travaux d’asphaltage sont prévus et grandement nécessaires! Cette piste a une place spéciale dans mon cœur, je vous en dis davantage un peu plus loin.
2. L’Autodrome Montmagny : la petite nouvelle que j’essaie l’été prochain
Je n’ai pas encore essayé cette piste à cause de ma grossesse à l’été 2021. Cependant, plusieurs de mes amis y sont allés à quelques reprises. D’ailleurs, il est prévu que j’aille y faire un tour au moins une fois l’été prochain (2022) puisque je pourrai enfin recommencer à rouler sur piste! Il s’agit de l’Autodrome Montmagny.
Cette piste est bien différente de la précédente, car elle demande beaucoup plus de technique. Ce n’est pas une piste rapide, mais elle est parfaite pour se perfectionner! Les plus gros calibres atteignent environ 200 km/h et roulent principalement en première et deuxième vitesse. Quelqu’un qui est intéressé à pratiquer sa position dans les courbes et virages, c’est l’endroit parfait pour le faire.
Contrairement à Riverside qui est ouverte pour la moto uniquement quatre fois par été, l’Autodrome Montmagny propose un horaire beaucoup plus complet pendant tout l’été.
Les spécificités de l’horaire sont décrites et continuellement mises à jour sur le groupe Facebook de Pete Moto. De plus, il y a possibilité de participer à des évènements privés, comme la journée Aprilia pendant laquelle uniquement cette marque est acceptée sur la piste pour la durée de l’évènement, ou encore comme celui qui est organisé par SM Sport. Quant à la qualité de la chaussée, elle est très bien.
Pour finir, si vous avez des interrogations sur votre technique, ou encore si vous êtes en soif d’apprentissage et de perfectionnement, Pete Moto et son équipe sont souvent sur place pour vous aider et vous conseiller; il suffit de suivre leur horaire et de réserver en conséquence.
La petite Alexanne a bien hâte d’aller peaufiner sa technique à Montmagny l’été prochain !
3. L’Autodrome St-Félicien : ma favorite
La piste suivante est ma favorite : il s’agit de l’Autodrome St-Félicien, au Lac St-Jean. Cette piste est tout le contraire de celle de l’Autodrome Montmagny : elle est moins technique, mais beaucoup plus rapide!
La piste parfaite pour pratiquer ses apprentissages à la vitesse supérieure! Les plus gros calibres atteignent jusqu’à 250-260 km/h dans la grande ligne droite avant la première courbe. C’est également une piste sur laquelle il y a moyen de pratiquer tes changements de vitesse.
Si l’envie te prend, tu peux monter en quatrième, voire en cinquième vitesse, dépendamment des motos.
De plus, l’Autodrome St-Félicien est une piste plus longue. Pour les plus rapides, cela prendra environ entre 1 min 30 et 1 min 50 pour faire un tour, alors qu’à Sainte-Croix on parle plutôt de moins d’une minute.
À chaque été, l’équipe MRQ propose un évènement sur celle-ci qui s’appelle l’évènement « 100% moto ». Je vous parlerai de celui-ci dans un prochain article.
Bien sûr, il y a plusieurs autres pistes, dont quelques-unes que j’aimerais essayer, notamment celles de Sanair, de Mont-Tremblant et de Calabogie (Ontario). Des pistes, il n’en manque pas : ce qui manque, ce sont les motos et les fans pour les rendre plus rentables et davantage utilisées.
Faire le grand saut
Tout d’abord, si tu penses te présenter sur l’un des sites et rouler sur la piste à ta guise, je t’arrête tout de suite. La moto sur piste, c’est dangereux et ça comporte plusieurs règlements de sécurité que l’on se doit d’apprendre.
Encore une fois, tu as fait tes devoirs? Tu as appris les règles sur la piste et hors-piste par l’entremise d’un ami? EH NON, tu ne peux toujours pas rouler sur la piste comme bon te semble…
La question que tu te poses probablement est : comment doit-on s’y prendre pour faire le grand saut?
Laisse-moi t’aider.
Tout d’abord, tu dois cibler dans quel coin tu veux rouler. Si tu te lances au Québec, tu dois magasiner ton cours. OUI, OUI, tu dois suivre une formation de pilotage sur piste de course pour avoir accès à la piste. Moi, je l’ai suivie avec MRQ.
L’école de pilotage t’apprend non seulement les règlements, mais aussi te montre comment rouler sur la piste, comment te comporter avec les autres sur celle-ci, et te donne des trucs et astuces de pilotage pour pratiquer le sport sécuritairement.
Une fois la formation complétée, le formateur décide si tu as besoin d’un stage 2. Si ce n’est pas le cas, un certificat te sera remis et tu auras désormais accès aux pistes.
Certaines pistes demandent une formation spécifique additionnelle, qu’ils donnent eux-mêmes sur place le jour J; je pense notamment à Calabogie, en Ontario. Autrement, le cours n’est nécessaire qu’une seule fois dans une vie.
De plus, tu n’as pas besoin de modifier ta moto pour faire l’école de pilotage. Les modifications mécaniques obligatoires te seront imposées une fois l’école complétée.
Moi, j’y étais allée avec mon Honda CBR650R 2019 pour la route. Il suffit de plier les miroirs et de cacher les lumières pour ne pas importuner les autres sur la piste.
***Les modifications obligatoires vous seront exposées dans un prochain article.
De passion à spécialisation
Compléter une école de pilotage sur piste, c’est changer ta façon de conduire une moto définitivement. Effectivement, le certificat te donne une mention « spécialisation » sur le permis; donc, tu reçois un rabais d’assurances pour moto de route, mais cela ne se limite pas à un certificat.
On devient plus prudent, on développe une meilleure confiance sur le chemin et envers la machine, on diminue les comportements à risque au travers des autres usagers de la route et on éloigne l’envie de se défouler et de rouler vite hors de la piste.
Aussi, on utilise les techniques apprises et, de ce fait, on diminue les risques de chutes et d’accidents. On développe de nouveaux réflexes pour mieux gérer les imprévus. Bref, on devient un meilleur pilote.
Si je vous parlais de ma propre expérience, je vous dirais qu’avant de faire mon école de pilotage, j’étais une pilote peureuse. Je ralentissais exagérément avant de faire un virage, que ce soit à gauche ou à droite, je ne connaissais pas la limite des freins de ma machine, j’étais nerveuse dans le trafic ou en plein centre-ville, et il m’arrivait de faire de la vitesse à des moments inopportuns.
J’étais dangereuse pour moi-même et pour les autres. L’assurance que j’ai acquise sur la piste a complètement effacé mes comportements indésirables.
Aujourd’hui, je roule à moto comme je marche, sans aucun stress et beaucoup plus attentive à mon environnement.
Un SPORT multi-saisons
Quand l’été tire à sa fin, la saison hivernale de moto sur piste commence. J’ai dit HIVERNALE?
En effet, il y a énormément de choses à faire pour s’occuper pendant l’hiver. Il faut préparer sa moto et son équipement pour l’été suivant.
Le minimum à faire?
Changer tous les fluides, t’équiper en pneus et en freins neufs et les installer, vérifier si tout ton équipement essentiel est en bon état, changer ou réparer ce qu’il y a à faire si tu as chuté, vérifier l’ajustement de ta suspension, entamer les modifications désirées qu’elles soient esthétiques ou mécaniques et, pour finir, remiser ton équipement et ta moto.
Si tu as plus d’une moto, tu en as pour un bout de temps à t’occuper au travers des heures de travail et de déneigement. ?
Non, je ne me suis pas trompée quand j’ai utilisé le terme « sport ».
La moto sur piste, c’est exigeant, mentalement et physiquement. Cela n’a rien à voir avec les balades du dimanche. On roule sur la piste par sessions de 15 minutes et, bien souvent en fin de journée, plusieurs pilotes ralentissent la cadence pour finir leur session, ou carrément sautent des sessions.
Il faut savoir que tu dois constamment demeurer concentré sur le pilote devant toi ainsi que sur la configuration de la piste, mais aussi demeurer impeccable dans tes techniques et tes choix de ligne pour ne pas provoquer un accrochage avec la ou les personnes qui te suivent.
De plus, tu dois vérifier plusieurs fois par tour les postes des officiels; ce sont ceux-ci qui t’informent s’il s’est passé quelque chose pendant la session et quels comportements tu dois adopter.
Il faut être relativement en forme pour faire de la moto sur piste. Si tu penses que tu es assis sur ta moto pendant toute la session, tu te trompes royalement!
Les muscles des bras et des jambes ainsi que les abdominaux sont constamment contractés. Tes seuls moments de pause, ce sont les quelques secondes d’accélération dans les lignes droites, et encore.
Ce n’est pas tout! Bien souvent, il fait chaud et il devient difficile de suivre la cadence entre efforts physiques et chaleur intense en dehors de la piste. La moto sur piste est un sport merveilleux, cela garde en forme en plus de donner une bonne dose d’adrénaline.
MRQ : c’est quoi, c’est qui?
Je vous ai dit en début d’article que la piste Riverside Speedway occupe une place spéciale dans mon cœur. La raison est que c’est précisément sur cette piste que j’ai complété mon école de pilotage avec MRQ (Moto Racing Québec). MRQ est une organisation familiale qui offre des cours de pilotage sur piste, mais aussi qui organise des évènements qui y sont reliés, comme le « Super week-end 100% moto » à Saint-Félicien.
Si tu roules sur la piste Riverside Speedway dans le cadre d’un évènement MRQ, tu auras assurément ton lot de plaisir et de satisfaction. C’est un environnement ultra-familial, les gens sont respectueux les uns envers les autres, autant sur la piste qu’hors-piste.
Peu importe à qui tu t’adresses pour obtenir de l’aide ou un conseil, tu l’obtiendras. Avec MRQ, tu as littéralement l’impression de faire partie du cocon familial.
Crédit Photo SXP
Pourquoi hésites-tu encore?
En conclusion, il y a d’innombrables bonnes raisons de débuter la moto sur piste, que ce soit pour étancher ta soif d’adrénaline ou pour acquérir de l’assurance et un sentiment de sécurité inébranlable sur une moto. Le meilleur moyen, selon moi, de tester ton intérêt pour la piste est de suivre un cours de pilotage.
De toute façon, ce n’est pas perdu : tu en tireras assurément quelque chose de positif au bout du compte!
Au plaisir de vous croiser dans mon élément !
3 Commentaires
Simple commentaire, ça change rien à l’excellent article.. la.photo prise du tracé du Montmagny avec la ligne rouge est à l’envers on commence dans le.bol pour terminer dans le.bout droit et entrer au puit.
Dans un futur article tu pourrais parler de Mecaglisse, Sanair et Calabogie.
Merci pour ton article, pas facile de trouver des infos pour les moto piste, accessoires, préparation etc au Québec. Bien envie de recommencer à rouler.