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Bonjour à vous, passionné(e)s de moteurs, de gazoline, de sensations fortes et de liberté, moi c’est Nadine!
On m’a récemment invitée à participer à un balado des Chicks and Machines afin de parler de mon projet « Montréal on the side ». Non, mais quel honneur! Je n’ai même pas pris un instant pour y réfléchir : un après-midi à échanger en compagnie de femmes que j’admire, qui m’inspirent et que je suis assidûment sur les réseaux sociaux, ça ne se refuse pas, non?
Et quelle belle expérience ce fut! On a discuté, rigolé et partagé un bon moment. Le courant est clairement passé ce jour-là. Et puis vint une autre proposition; celle de me joindre à elles.
Cette fois, j’ai un peu hésité.
En fait, je me suis questionnée. Suis-je à la hauteur? Trop vieille? Je suis plus âgée que la plupart d’entre elles (probablement la plus vieille de la gang!). Ai-je une connaissance particulière à leur apporter?
Contrairement à la plupart d’entre elles, je n’ai pas grandi dans un milieu de sports motorisés. Il n’y avait même pas de voiture à la maison. Je n’ai pas vraiment de connaissances mécaniques non plus.
Et puis j’ai décidé de miser sur mes forces : j’aime communiquer. Ceux et celles qui me connaissent sauront vous le dire, je parle beaucoup. Un vrai moulin à paroles!
J’ai cette facilité à exprimer mon enthousiasme pour les activités qui me passionnent. Et puis, ne suis-je pas le parfait exemple qu’il n’est jamais trop tard pour aller de l’avant avec nos vieux rêves?
Au diable les préjugés et les craintes qui nous empêchent d’avancer! Je me donne le droit d’essayer, de tomber, de me relever, de m’améliorer, de me tromper, d’apprivoiser mes peurs et de réussir.
J’aimerais être l’élément déclencheur pour ceux et celles qui hésitent encore à se lancer.
Ce qui est beau dans les sports motorisés, c’est qu’ils sont accessibles à tous.
Ils se pratiquent autant en solo, en duo ou encore en groupe. On peut les pratiquer à notre rythme : donc, nul besoin d’être dans une forme olympienne et d’être turbo-compétitif(ve).
Alors me voici, Nadine, je viens du milieu de l’aviation.
En tant qu’agente de bord, j’ai un horaire très atypique, ce qui me permet beaucoup de flexibilité.
J’aime les gens, les voyages, la musique, la culture, la mode et la moto!!! « Tomboy » à mes heures, je sais également être très féminine en temps opportun. J’ai longtemps souhaité acheter une Vespa et me prendre pour Audrey Hepburn dans « Vacances romaines ».
C’est au début de ma quarantaine que je suis finalement passée à l’action. Le bonheur fut immédiat.
J’en ai même versé quelques larmes de joie. ( Bon, je suis également très émotive. ) J’éprouvais tellement de plaisir derrière le guidon de ma Vespa que mes itinéraires et mon kilométrage se sont multipliés.
Un jour, j’ai décidé de me rendre à une salle de spectacle à Burlington (Vermont), au volant de ma belle monture.
Il fallait voir le visage de l’agent des services frontaliers qui m’a accueillie aux douanes! Ma bonne humeur était contagieuse, il a bien rigolé.
Rouler sur deux roues m’apportait une sensation de bien-être incroyable. Un genre d’anti-dépresseur complètement naturel!
On oublie nos soucis et inquiétudes. On se concentre sur la route, on stimule tous nos sens. On vit le moment présent. J’ai rapidement réalisé que 50 cc ne me suffisait plus, j’avais besoin de plus de puissance, de plus d’autonomie.
C’est ainsi que la moto fit son entrée dans ma vie.
J’ai suivi une formation et je me suis lancée sur la route du bonheur.
Bon, il y a eu quelques embûches tout de même : ma taille, par exemple. Hélas, je n’ai pas de belles grandes jambes élancées.
Je suis plutôt courte sur pattes et, lorsque je prends place derrière le guidon de ma rutilante moto Guzzi, mes deux pieds ne sont pas à plat au sol.
Somme toute, ça ne pose pas de problème lorsque je roule mais, lorsque je me stationne, ça me complique un peu la tâche. Avec le temps, je me suis développée des astuces, mais ça reste un handicap.
Et puis est venue la peur d’affronter la « garnotte ». À mes débuts, lors d’une balade, je n’ai pas écouté mon corps.
J’étais fatiguée et j’avais un bon mal de dos, mais j’ai tout de même décidé de suivre mes amis. Nous avons roulé quelques heures et, avant de rebrousser chemin, une pause s’imposait.
Nous avons trouvé un endroit sécuritaire, aux abords d’une rivière, pour nous reposer. Ah oui, j’oubliais : cet endroit formidable était recouvert de gravier.
J’étais épuisée et mon dos me faisait souffrir. Au moment de quitter, vint l’erreur de débutante…J’ai lâché l’embrayage trop rapidement, et vous devinez la suite!
Je n’ai pas eu la force physique de retenir ma moto. Je ne me suis pas blessée et ma moto était intacte; cependant, c’était différent pour mon ego et ma confiance en a pris pour son rhume.
Il n’en fallait pas plus pour que mon cerveau associe garnotte avec chute! Encore aujourd’hui, j’apprends à apprivoiser cette peur irrationnelle.
Je me suis grandement améliorée à ce niveau, mais ce n’est pas encore parfait. Éventuellement, je compte bien prendre un cours de hors-piste.
Ça pourrait sûrement m’être utile. Tiens donc, ça pourrait également être un bon sujet d’article, non?
Alors voilà, je ne suis pas une motocycliste rapide ou chevronnée, mais je suis sans aucun doute une passionnée. Les quelques difficultés que j’ai rencontrées ne m’ont pas arrêtée, bien au contraire, elles m’ont fait grandir. En septembre dernier, je me suis envolée pour le Texas où j’ai acheté une Triumph. Je l’ai enfourchée et j’ai pris le chemin du retour, toute seule, comme une grande. Si ça ce n’est pas la liberté!
La moto a mis sur mon chemin des gens extraordinaires, des paysages à couper le souffle et des aventures palpitantes. Mon seul regret : ne pas avoir commencé plus tôt. Mais peu importe, comme le dit si bien le dicton : « Vieux motard que jamais! »
Si vous me le permettez, j’aimerais, dans mes prochains articles, vous parler de mes randonnées, de mes projets et des causes qui me tiennent à cœur.
À très bientôt,
5 Commentaires
Formidable Nadine.
Bonjour Nadine,
C’est un beau témoignage. Et si je puis ajouter un argument supplémentaire concernant l’âge et la moto, moi j’ai commencé à 54 ans! Avec une gang de gars qui roulent vite! Une gang de BM. On se ressemble aussi dans un autre domaine, c’est que nous aimons communiquer. J’ai raconté mes aventures dans le livre Journal d’une apprentie motarde.
En tout cas, lâchez pas et continuez de porter le flambeau. Au plaisir!
Merci d’avoir pris le temps de me lire Francine. Merci également pour les bons mots. Je vais tenter de trouver votre livre et vous lire à mon tour. Bonne saison 2022!
Bravo Nadine! C’est un beau reportage. J’espère que tes beaux textes inspireront d’autres femmes.
Je suis une femme que l’on a dit d’elle qu’elle est tellement malhabile à moto qu’elle n’y arriverait jamais. Mais en réalité, je n’étais pas malhabile et plus nounoune qu’une autre personne, juste extrêmement nerveuse! Après 3 tentatives pour réussir mon examen à la SAAQ et une pilule pour les nerfs … j’ai réussi. Aujourd’hui je me fais régulièrement dire que je suis une motocycliste chevronnée! Mais surtout j’adore la moto et les courbe! Pour les routes de gravier, un professeur en aviation m’a fait comprendre que la vitesse de roulement améliore l’attraction et la stabilité. Donc, le truc c’est de rouler à une bonne vitesse, de combattre sa peur, il faut ralentir un peu dans le gravier mais pas beaucoup. Et ça marche. Aujourd’hui les gars qui me suivent me perdrent dans la poussière! 🤣🤣🤣
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