Bonjour cher lecteurs! Depuis déjà quelques années, j’ai la chance de côtoyer régulièrement Andrew Ranger. Que ce soit pour pratiquer des sports motorisés ou seulement pour le plaisir. C’est
pour cette raison que j’ai eue l’opportunité de réaliser cette entrevue qui vous permettra d’entrer dans son univers de pilote professionnel. Un parcours rempli d’adrénaline, de passion et de succès!
Le père
Tout commença par le père d’Andrew; monsieur Robert Ranger qui était lui aussi un pilote professionnel. Durant 27 ans, il a couru principalement à l’autodrome de Granby, Drummondville et Cornwall. Dès l’âge de 3 ans, son fils commençait à suivre son père dans les courses automobiles à chaque fin de semaine (du Vendredi au Dimanche).
Le début d’une passion
Suivre son père depuis son très jeune âge a fait en sorte de développer cette passion naissante pour la course. «Veut veut pas, c’est ce qui m’a donné la piqûre» a mentionné Andrew. À l’âge de 9 ans, son père lui offre son tout premier véhicule de type «Go-kart». C’est avec ce « Go-kart » qu’il réalisa ses premières courses où ses performances étaient grandissantes. C’est après de nombreuses victoires que celui-ci s’est donc lancé dans les courses de formule. Suite à ces succès, il décida de suivre le cours de formule basé à Mont-Tremblant sous la tutelle de Richard Spénard; un pilote et instructeur réputé dans le monde du sport motorisé. Il a notamment couru dans la formule Renault durant un an, la formule Atlantique et Indy Car pour une période de 3 ans. Et finalement, être dans le NASCAR Canadian Tire Series depuis les huit dernières années.
L’interview
M-D: Pourquoi le numéro 27 ?
AR: Tout simplement parce que c’était le numéro de mon père. Une passion transmise de génération en génération!
M-D: Lorsque tu deviens un pilote professionnel, en quoi consiste ton entraînement, afin de pouvoir rester au sommet de la gloire et améliorer tes performances ?
On pourrait penser que la course automobile n’est pas un sport exigeant au niveau physique, mais au contraire. Être un pilote professionnel demande beaucoup de discipline, d’endurance et une bonne forme physique. Le tout consiste à avoir une bonne alimentation, une concentration hors pair et beaucoup d’endurance. La durée d’une course de NASCAR est de deux heures minimum. Que la température soit de 30 ou 20 degrés, le pilote doit rester dans son véhicule. Selon Andrew, l’élément le plus difficile est de supporter la chaleur extérieure et celle provenant du moteur. Malgré la ventilation au niveau du casque, l’entrée d’air au niveau de la cabine est très restreinte. Il n’y a pas beaucoup d’ouvertures et le côté droit la cabine est fermé par un grillage.
AR : Il est souvent difficile de garder sa concentration tout en subissant la chaleur car il y a des véhicules tout autour de moi et la visibilité n’est pas très bonne.
Un bon entraînement physique est primordial. Andrew a le privilège d’avoir sa propre académie de pilotage à Sanair. C’est en partie ce qui lui permet de se pratiquer énormément et ainsi augmenter sa capacité de résistance à la chaleur. Il faut toujours être bien hydraté afin d’éviter les coups de chaleurs.
Par contre, un des gros inconvénients dans le domaine du Nascar est le coût excessivement élevé de ce sport. Une seule journée de tests peut coûter entre 15 et 20 milles dollars. Les pilotes doivent avoir des pneus, un moteur, leur équipe complète et même faire la location de la piste. Sans oublier que courser au Canada devient complexe en raison du climat. Une saison débute en mai et se termine à la fin septembre. La saison est donc condensée et le calendrier extrêmement chargé. Andrew a donc l’avantage avec son académie d’avoir plusieurs voitures Nascar disponibles et ainsi la piste pour effectuer des essais tel que mentionné ci-haut.
M-D : Au niveau des compétiteurs, quel est le « challenge » pour être au sommet?
AR : La compétition de cette catégorie est très féroce.
Avec entre-autre des pilotes de haut calibre tel qu’ Alexandre Tagliani et Marc-Antoine Camirand, le «challenge» est encore plus présent. « Il est impossible de prévoir le déroulement d’une course ». Plus les coureurs visent loin, plus ils se maintiennent dans les trois premières positions et plus le championnat est proche.
M-D : Comment vois-tu l’arrivée de filles dans ce domaine « masculin » qu’est la course automobile?
AR : Il y a déjà plusieurs filles dans le domaine et dans différentes catégories. C’est intéressant d’avoir des filles dans sa série puisque ça apporte une audience différente et des nouveaux commanditaires. C’est certain qu’elles ne passent pas inaperçue!
Andrew a déjà couru en NASCAR contre Danica Patrick!! Un «Super driver!» dit-elle malgré que la chance n’était pas de son côté.
M-D : Quelles seraient les conseils à donner aux gens qui aimeraient faire le métier de coureur automobile?
AR : La persévérance, je pense que c’est vraiment le bon mot!
L’important c’est d’être bien encadré, tenter de trouver du support financier et de ne jamais lâcher. Plus les coureurs montent les échelons et plus ils doivent êtres commandités par des grosses compagnies. Malheureusement, au Canada il est plus difficile d’avoir des commanditaires, car c’est moins connu qu’aux États-Unis par exemple. Pour ce qui est d’Andrew, il a la chance de vivre de sa passion depuis de nombreuses années. Parmi ces commanditaires on retrouve Chrysler et plusieurs autres commanditaires personnels. Il est également primordial d’entretenir une bonne relation avec eux et tenter de faire un partenariat à long terme.
«C’est vraiment une passion pour moi! C’est comme une drogue! J’en veux tous les week-ends!»
M-D : Quel est l’élément que tu aimes le moins dans la course ?
AR : Comme j’ai mentionné précédemment, le côté monétaire est littéralement un gros obstacle dans le domaine et c’est ce que j’aime le moins.
Andrew gagne sa vie en étant coureur professionnel. Par contre, dans le passé, lorsqu’il était au niveau de la formule, c’est l’aspect financier qui l’a bloqué. C’est un sport excessivement dispendieux et cela peut aller jusqu’à concurrence de 10 millions par année dans la série qu’il participait. Malheureusement, il y n’a pas beaucoup de compagnies au Canada et au Québec pouvant commanditer de tels montants. C’est ce facteur qui a fait en sorte qu’Andrew a dû quitter la formule pour le NASCAR. À cette époque, il était commandité par «Tide» et «Wal-Mart» qui lui on donné un bon coup main pour vivre de la course et de poursuivre sa passion.
M-D : Quel est l’élément que tu préfères dans la course et/ou te procure le plus d’adrénaline ?
Il y a plusieurs éléments qu’il préfère dans la course, mais ce qui suscite le plus d’attention est tout ce qui entoure le début d’une course.
AR : L’embarquement dans mon bolide, les hymnes nationaux, les jets passant au-dessus du circuit, les gens dans les estrades, le «feeling» d’excitation et le stress du départ… Il me vient même parfois à me demander : Qu’est-ce que je fais ici? Pourquoi je ne fais pas juste un métier plus normal? C’est une adrénaline qui est un peu inexplicable, mais qui vient me chercher. Le bruit, le feeling de déraper, de passer proche du mur, être entouré de véhicules sur la piste et de terminer le meilleur, le fait d’avoir minimum 30 pilotes qui se suivent « bumper » à « bumper »!
Tous ces facteurs font en sorte qu’au début d’une course l’adrénaline est incroyable!
M-D: Quel est le plus beau moment que tu as vécu au cours de ta carrière jusqu’à maintenant?
Un des évènements le plus significatif pour lui c’est qu’il est le plus jeune pilote en formule Indy Car à avoir fait un podium à l’âge de 18 ans, lors de sa deuxième course à Monterrey au Mexique.
AR: C’était incroyable! Un feeling fou sur le podium en deuxième position!
À ce moment-là, il avait à ses côtés sur le podium le québécois Alexandre Tagliani en première place où Andrew avait passé très près de remporter la victoire.
Il y a notamment, sa troisième position à Montréal en Nationwide en 2009, où il a «leader» la course durant une quinzaine de tours de pistes. Il était à la tête avec Carl Edwards et Marcos Ambrose.
AR: Je vais toujours me rappeler d’avoir vu plus de 100 milles spectateurs se levés dans les estrades en réalisant un exploit chez nous et de pas vouloir les regarder pour ne pas perdre ma concentration! Les gens criaient et je pouvais voir leur enthousiasme à la vue de ma performance!
Une fois la course terminée, Andrew et Jacques Villeneuve qui lui avait terminé en quatrième position, ont fait un «show boucance» dans l’épingle du casino. D’ailleurs auparavant les gens le nommaient le futur Gilles Villeneuve et Jacques Villeneuve.
Cette fin de semaine a été tout simplement marquante pour lui, car il a eu deux autres victoires dans deux autres catégories différentes. Sans oublier, les deux championnats en 2007 et 2009.
M-D : Est-ce que ton expérience en tant que coureur automobile t’es utile lorsque tu pratiques d’autres sports motorisés comme la motoneige ou le côte à côte?
C’est certain qu’au niveau de la pratique du côte à côte, son expérience lui permet d’avoir une vision différente du parcours. Il est donc en mesure d’anticiper les virages dans les sentiers et ainsi d’appliquer des techniques différentes qui sont maîtrisées en course automobile. Puisque le véhicule «side by side» a pratiquement le même fonctionnement qu’un véhicule automobile.
En ce qui concerne la motoneige, c’est moins évident d’utiliser certaines méthodes reliées à la course. Cependant, on peut constater rapidement après l’avoir vu conduire tous ces types de véhicules qu’il a ça dans le sang.
Étant un adepte d’adrénaline, je lui ai justement demandé s’il en retrouvait autant dans ces sports ?
C’est une adrénaline de plaisir qu’exprime Andrew puisqu’il ne doit pas être concentré comme le requiert son travail. Comparativement à la course professionnelle, il peut lâcher son fou sans se soucier de rien d’autre que de s’amuser.
Le mot de la fin
Il important de croire en ses rêves puisque rien n’est impossible !
Vous pourrez suivre Andrew lors de ses courses pour la saison 2018 en consultant le calendrier de Nascar. Vous aurez notamment la chance de le rencontrer à l’Academie Andrew Ranger à Sanair pour vivres des sensations fortes. Et finalement, merci à des commanditaires de croire en la passion des athlètes.
En terminant, un immense merci à Andrew Ranger qui est une source d’inspiration pour nous tous! Nous te souhaitons un succès fou pour la continuité de ta carrière! J’ai bien hâte de pouvoir continuer notre belle saison 2017-2018 de motoneige ensemble!
N’hésitez pas à laisser vos commentaires et on se retrouve très bientôt pour une prochaine chronique.
Marie-Danièle xxx