Table des matières
Geneviève: quand tu vois la vie comme une aventure aux mille couleurs
Salut à tous, passionné(e)s de sports motorisés et d’aventures ! Je me présente, Geneviève Dubois, 42 ans, native de Saint-Flavien, un petit village au sud-est de la ville de Québec. Amoureuse de la vie et de tout ce qu’elle a à offrir, c’est un grand honneur pour moi de devenir collaboratrice au sein de la belle équipe de Chicks and Machines.
La conduite, quelle qu’elle soit, fait partie de mon ADN
Je viens d’une famille de « cow-boy ». Mon grand-père possédait une terre et une écurie situées à Sainte-Françoise de Lotbinière.

Dès mon jeune âge, j’ai commencé à faire de l’équitation western, inspirée par mon père, qui faisait de la compétition de vitesse avec son cheval. Vous ne serez donc pas surpris qu’il ait fallu me modérer, car j’étais toujours prête à galoper !
À mon grand bonheur, sur cette terre familiale, mon père y laissait un quad FourTrax 250. J’ai passé la majorité de mon enfance à cet endroit et développé un amour éternel pour la forêt, les grands espaces, la nature et, bien sûr, la conduite, que ce soit d’un cheval ou d’un VTT.

Je ne peux même pas calculer les heures passées sur ce quatre-roues. J’avais environ 8 ans quand j’ai commencé à aider mon père dans les travaux, à transporter le « trailer » d’un endroit à un autre. Dans le bois derrière, il y avait un « pit » de sable.
C’était mon endroit préféré, même si à l’époque, je ne comprenais pas que je n’avais pas la bonne machine pour m’amuser dans le sable mou. D’ailleurs, il n’était pas non plus conçu pour la série de « jumps » chez les voisins, mais rien ne m’arrêtait.
Jeune et insouciante, je peux vous dire que j’ai souvent piqué du nez avec ce petit FourTrax inusable.
Pour la première fois, j’ai eu ce sentiment, les cheveux au vent, que c’était un véritable échappatoire et que tout était possible. Évidemment, je ne me l’expliquais pas comme ça à l’époque, mais le sentiment était le même qu’aujourd’hui !
À l’âge d’environ 13 ans, mon père m’a appris à conduire une voiture manuelle avec son Jetta 90 diesel. Je me souviens de cette voiture comme si c’était hier.
J’étais fascinée par tout ce que je pouvais conduire. Je ne me doutais pas à ce moment-là que j’allais un jour traverser jusqu’au Mexique, derrière le volant d’un pick-up, avec mon « trailer » et ma moto.
Découvrir ce qu’est la vie en voyage
À 18 ans, sac sur le dos, j’ai entamé mon premier voyage de 4 mois en Colombie-Britannique, qui allait être le premier d’une longue série. Cette fois, j’étais sur mes deux pieds, ma maison sur le dos, et je partais à l’aventure, seule et pleine d’ambitions.
Ce qui m’a le plus marquée durant cette expérience, c’est à quel point il n’y avait soudainement plus une grande différence entre les hommes et les femmes.
Étant catégorisée « tomboy », j’avais un peu de difficulté à trouver ma place dans la société. Encore plus à l’époque, une femme qui s’intéressait aux domaines dits « masculins » était souvent traitée de garçon manqué. Avec les voyageurs, je me sentais enfin « normale » !
La liberté, les belles rencontres, les découvertes et l’inconnu ont pris une place prédominante dans mon cœur. J’y suis retournée l’année suivante, cette fois-ci avec mon propre Jetta. Je suis partie 5 mois et j’ai été complètement charmée par les longs voyages en voiture où cette dernière devenait ma maison mobile.


Un parcours un peu off-road
Si pour certains, on devrait suivre un ordre précis : études, maison, enfants, puis voyager, moi j’ai tout fait à l’envers. À 22 ans, la venue de ma fille a transformé ma vie. J’ai mis les voyages de longue durée de côté.
Son père, totalement passionné par les motocross, a fait en sorte que mes premières années de maman se passent majoritairement dans le garage à faire de la mécanique avec lui. J’adore être dans le garage, et ma fille aussi !
J’ai démonté et remonté des transmissions, ma petite dans son panier à côté de nous, nous observant. Elle est tombée dans la potion comme Obélix.
Dans les mêmes années, j’ai chevauché pour la première fois une motocross, rien de moins qu’un CR 125 1991. Une expérience peu concluante, car, disons-le, ce n’est pas vraiment une machine pour débutants. J’ai eu plus de plaisir lorsque qu’un ami m’a prêté sa KX 100.
À ce moment-là, j’ai compris le feeling de rouler sur deux roues. Cet intérêt allait pourtant se mettre en pause pendant quelques années avant de revenir en force.
Après avoir suivi un cours en massothérapie, j’ai découvert une autre passion, devenue ma profession. Le mouvement et la biomécanique me passionnent tout autant que la conduite, ce qui m’a amenée à suivre un cours en kinésiologie à l’Université de Trois-Rivières.
J’ai fondé ma clinique de massothérapie en 2011 et je pratique ce que je nomme « le plus beau métier du monde » depuis.
Parallèlement, attirée par la musique depuis mon enfance et baignant dans un milieu de musiciens depuis mon adolescence, cette dernière a pris une ampleur importante dans ma vie lorsque j’ai commencé à chanter pour un groupe de « cover » entièrement féminin.
En chemin, je suis devenue la batteuse du groupe et aujourd’hui, les CHERRY BOMB couvrent des événements comme la Classique Moto Fest.
C’est vraiment génial de voir que de plus en plus de femmes prennent leur place dans tous les domaines où il était difficile de s’intégrer auparavant. J’entends encore des « vous êtes bonnes pour des filles », mais de moins en moins, et ça, c’est positif !

L’aventure, c’est aussi savoir s’adapter

Le 16 mars 2020 a été une date déterminante pour l’une de mes plus grandes passions à ce jour : la moto double usage. Alors que je devais partir pour le Pérou en sac à dos pour 3 semaines, « le monde » a décidé de fermer ses portes, Covid oblige.
J’ai annulé mon vol et j’ai dû trouver une solution de rechange pour combler mon besoin d’aventure. J’ai acheté une CRF 250L sans même avoir de permis en poche. Oui, il m’arrive d’être un peu impulsive. Haha !
Une grande histoire d’amour s’est créée, et le lendemain de l’obtention de mon permis, je suis partie faire un road trip de 1100 km vers Saint-Zénon, dans Lanaudière.

J’ai eu immédiatement la piqûre. L’année suivante, je me suis retrouvée en Arizona, Californie, Utah, à faire la Shafer Trail, Zion Park, Titus Canyon, et bien d’autres. Je pouvais maintenant réunir deux passions : la moto et les voyages, avec une logistique minimaliste que j’adore !

Passant chaque instant possible sur ma moto, mon chien était bien triste de m’attendre à la maison. J’ai alors décidé d’acheter ce qu’il fallait pour qu’il voyage avec moi. Rocky me suit presque partout et il a certainement parcouru 35 000 km sur les 47 000 km inscrits sur l’odomètre de ma CRF.
On peut dire que j’ai un chien tout-terrain!
Habitué de me suivre en voyage, il a déjà fait du zodiac sur le lac Ontario, traversé le Canada avec moi et ma fille, fait du paddle board sur le lac Okanagan… Bref, il n’était pas à son premier BBQ.

C’est très drôle de voir la réaction des gens lorsqu’ils voient passer ce qui ressemble à une motocross, conduite par une fille aux cheveux rouges avec, à l’arrière, un petit chien blanc aux lunettes fumées, traversant la « strip » à Las Vegas !
Être autonome a ses avantages…
Au fil des ans, j’ai appris à faire la maintenance de base sur ma moto : changement de pneus, d’huile, de chaîne et de sprocket, etc. Vivement les vidéos YouTube, qui sont un véritable « game changer » pour quelqu’un qui débute.
Moi qui voyage souvent seule, dans des endroits reculés de la civilisation, il est essentiel que je comprenne la base de ma moto et que je sache me débrouiller en cas de pépins.

Le privilège de mixer trois grandes passions en un seul trip!
À l’automne dernier, j’ai eu l’opportunité d’aller visiter la péninsule de Baja, au Mexique. Un ami participait au Rallye BAJA 6 DAY et m’a invitée à le suivre. Par la même occasion, j’ai eu l’incroyable chance d’être massothérapeute officielle de l’événement. Une des expériences les plus significatives de ma carrière.
Moi qui ne fais que des massages thérapeutiques, je n’ai jamais autant travaillé de fractures et d’entorses en une semaine. J’ai adoré l’expérience et je compte bien développer cette avenue. Des rencontres mémorables, des motos partout, des pilotes expérimentés venus de tous les coins de la planète… C’était un rêve !
D’ailleurs, la présence féminine dans ce sport d’endurance extrême augmente chaque année.
J’ai profité du séjour pour partir à l’aventure dans Baja California. Étrangement, je suis vraiment attirée par le sable et les milieux désertiques, même si j’adore la forêt et les cours d’eau. Une fois de plus, j’ai tout pour mêler l’algorithme.

Cet hiver, j’ai acheté la CRF 450 RL pour plus de performance. Ma fille reprend ma CRF 250 L et passera son permis de conduire ce printemps. Plusieurs fins de semaine de moto-camping mère-fille sont à venir !

Les filles, même à 42 ans, il n’est jamais trop tard pour commencer. Tant qu’il y a de la passion, tout est possible ! Elles sont des moteurs, des conducteurs et de l’essence à la fois. Grâce à elles, je me sens plus jeune que jamais, avec l’expérience en bonus !
J’espère vous retrouver sur les trails et, peut-être, partager un road trip avec vous, à nous émerveiller de découvrir ce qu’il y a après la prochaine courbe !
Au plaisir !
1 Commentez
Vraiment agréable de lire cette histoire ! Ton histoire ! Bravo pis lâche pas …