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Une carrière hors norme
Laissez-moi vous raconter l’histoire d’Ophélie. Tout d’abord, on voit rapidement que cette femme de 21 ans est passionnée par la vie et que rien ne l’arrête. Sérieusement, je ne connais pas une personne plus positive et plus souriante qu’elle, c’est contagieux.
Très tôt dans la vie, Ophélie a su qu’elle aurait une carrière hors norme. Toute jeune, elle adorait tout ce qui était manuel. Travailler avec sa mère à faire un peu de rénovations et de travail sur le terrain, être active et être à l’extérieur, c’est sa recette parfaite du bonheur.
Le début d’une histoire palpitante
Ophélie nous partage : « À la sortie du secondaire, j’ai décidé d’aller suivre un cours en photographie. Cependant, après quelques mois, je me suis rendu compte que oui, c’était une passion, mais pas pour en faire mon métier. »
Mais que faire maintenant ? C’est en discutant avec son copain et quatre de leurs amis qu’elle a eu la puce à l’oreille. Ceux-ci avaient obtenu ou étaient en train de suivre un DEP en conduite d’engins de chantiers. C’est à force de les entendre parler passionnément de ce programme, d’aller reconduire à l’école son copain et d’y voir le chantier et toutes les machines qu’elle se décida enfin. Le sort en était jeté !
Elle allait elle aussi s’inscrire à ce cours. Au début, Ophélie décida de garder son inscription secrète pendant quelques semaines, de ne pas l’annoncer à ses quatre amis qui eux, avaient déjà obtenu leur diplôme. Elle voulait se faire sa propre idée du cours, ne pas être influencée. Rien ne pouvait l’arrêter ! Sans compter qu’elle a eu la chance d’avoir le soutien inconditionnel de sa famille qui l’a poussée à prendre le risque, à faire le saut, et ce, même si ce métier est en dehors des normes pour une femme.
Un monde d’hommes ?
Dès son entrée à l’école, Ophélie a ressenti un petit stress. Elle se demandait si elle allait être acceptée dans la classe, autant par les élèves que par les professeurs. Est-ce qu’elle faisait le bon choix? Tout cela était très intimidant. Très vite, elle s’est sentie comme faisant partie du groupe. Sur une soixantaine d’étudiants, elles n’étaient que trois femmes à s’être inscrites au programme.
« L’ambiance était vraiment amicale dès le premier jour. Les professeurs étaient très positifs et inclusifs. Pas de jugement. Même que certains d’entre eux aimaient beaucoup avoir des filles dans leurs cours parce qu’elles sont plus attentionnées et douces avec les machines, donc elles les “maganent” moins vite hahaha ! »
Pour le programme de l’an prochain, treize femmes sont inscrites.
Défis 101
10 mois, 1095 heures, 7 machines par rotation de 21 jours. Pelle, niveleuse, bouteur, pépine, rouleau, chargeur et camion hors route. Voilà ce qui l’attendait.
La machine qu’elle a le plus aimée ? Le bouteur (plus communément connu comme le fameux bulldozer !). Ironiquement, c’était la première machine qu’elle a essayée.
« Au début, j’étais vraiment impressionnée, presque intimidée. C’est tellement une grosse machine, c’est fort, bruyant, de grosses chenilles, c’était mon plus gros stress “ever”. En plus avec une pédale à décélération, ouf que j’étais en dehors de ma zone de confort ! Mais c’est clairement la machine que j’ai le plus adorée.
D’un autre côté, la machine qui m’a fait le plus douter à propos de mon choix de carrière était la niveleuse. Ça m’a pris beaucoup de temps à bien la comprendre et à l’apprivoiser. C’est avec de la patience et les bons mots de la professeure que j’y suis arrivée. Il faut dire aussi que sur la moitié des machines mes pieds ne touchaient pas aux pédales. Je devais m’adapter. On m’a même offert des coussins hahaha ! »
Non, mais, qui est-ce qui parmi vous ne trouve pas cela très impressionnant de voir ces femmes qui conduisent de grosses machines ? Qu’il s’agisse de la machinerie lourde ou même de gros camions, bravo à toutes ces femmes !
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Perspective d’avenir
Pour Ophélie, ce qui a été le plus trippant dans toute cette belle aventure, c’est l’expérience en soi. L’accomplissement global. Elle ressent une très grande fierté d’être passée à travers ce programme, d’avoir pris ce risque malgré tout, celui d’un nouveau monde qui, au début, l’intimidait totalement. Avoir suivi ce cours a également changé sa vision de son environnement. Maintenant, elle comprend ce que chaque construction peut représenter comme travail. Elle ne regrette rien.
Il est maintenant temps pour elle de choisir vers quelle branche se diriger. Travailler dans une carrière afin d’acquérir de l’expérience, de la confiance ou aller sur un chantier où il y aura plus de défis et différents projets. Seul l’avenir nous le dira.
Et pourquoi ne pas rêver en grand ? Ophélie rêve un jour d’avoir sa compagnie avec tous ses amis qui sont opérateurs de machinerie lourde.
On lui souhaite le meilleur des succès pour le début de sa carrière. Ce métier qui est déjà une passion pour elle et qui ne sera pas une corvée chaque matin.
Comme on dit : « aime ton travail et tu ne travailleras pas une journée de ta vie! »
Félicia xox