Combattre le blues de l’hiver ou la déprime hivernale

Vous rêvez peut-être de devenir un « snowbird » lorsque vous prendrez votre retraite. Imaginez-vous allongé sur la plage à la mi-février, riant à la pensée de toute cette neige que vous avez pelletée au fil des ans pour embarquer dans votre auto et vous rendre au travail. Ce rêve n’est pas « l’ici et maintenant ».

La réalité est plutôt que nous vivons là où l’hiver est présent pendant une grande partie de l’année. Vivre dans les régions nordiques du Canada et dans des régions arctiques du globe signifie que l’hiver peut possiblement se prolonger jusqu’à 8 mois ou plus par année.

Permettez-moi de répéter cela et de vous donner le temps de l’absorber… 8 mois par année!

Avec de longs hivers viennent des jours plus courts. L’obscurité s’installe plus tôt dans la journée et, lorsque le matin arrive, vous vous retrouvez à conduire votre auto dans la noirceur, pour vous rendre au travail ou à des rendez-vous. Pour certains, cela peut être décourageant et déprimant. La lumière du soleil est une source de vitamine D et une nécessité pour notre biochimie.

Le manque de vitamine D pendant les mois d’hiver peut causer des effets indésirables. Les gens peuvent éprouver de l’anxiété, une perte d’énergie, un sentiment de dévalorisation par rapport à eux-mêmes, ou l’incapacité de se concentrer.  Ce sont tous des symptômes du trouble affectif saisonnier (TAS), communément appelé le blues de l’hiver (ou déprime hivernale).

Certains effets secondaires sont l’envie de manger des sucres et des aliments riches en glucides pour combler le vide émotionnel ressenti. On peut se sentir déprimé, à la recherche de plus d’énergie.

On gaspille beaucoup d’énergie à se plaindre du froid, de la neige et de l’obscurité que l’hiver apporte. Se plaindre ne change rien, ou n’apporte pas plus rapidement la chaleur de l’été. Souvent, les gens diront : « Je n’aime pas le froid ».  Ou « cela demande trop d’efforts pour faire quoi que ce soit à l’extérieur ».

Je crois fermement qu’il faut tirer le meilleur parti de chaque moment qui nous est donné. Nous devons apprendre à rediriger cette énergie négative vers quelque chose de plus positif et à accueillir ce que la journée a à offrir.

S’impliquer dans les activités hivernales permet d’éviter l’ennui, et l’exercice libère des endorphines, également connues sous le nom d’hormones du bonheur. Sortez, respirez l’air frais et combattez votre déprime hivernale.

Accueillir l’hiver

Alors, comment pouvons-nous bien accueillir l’hiver et en tirer le meilleur parti possible? Rebecca Charles est une résidente de Wasilla, en Alaska. Les jours d’hiver peuvent y être très courts pendant quelques temps (5 heures de lumière).

Ceci peut certainement avoir un impact sur la santé mentale. Rebecca a été victime du blues de l’hiver à plusieurs reprises jusqu’à ce qu’elle trouve des moyens pour y faire face. Elle a trouvé du plaisir dans les machines à neige (snowmachining, ou motoneige pour nos amis canadiens), le ski et la raquette.

« Je pense qu’il est super important de faire la paix avec l’obscurité et d’apprendre à aimer sortir quand le soleil est couché. Si vous ne le faites pas, vous pourriez vous sentir comme pris en otage dans votre propre maison ou bureau », déclare-t-elle.

Thérapie de l’accélérateur (ou de la manette à gaz)

Beaucoup pratiquent des sports motorisés récréatifs de plein air auxquels ils réfèrent en tant que « thérapie de l’accélérateur ». C’est exactement cela, si vous le désirez.  La conduite nécessite un certain niveau de concentration, en particulier sur les terrains inconnus ou les terrains difficiles.

Tout d’un coup, votre esprit a été forcé de se concentrer sur le moment pour surmonter l’obstacle à venir et non sur les pensées négatives qui vous ont envahi physiquement et émotionnellement. C’est ce dont vous avez besoin : prendre une pause du négatif et diriger votre attention sur les joies du moment.

Lorsque je conduis ma motoneige dans les montagnes, je n’essaie pas seulement de me rendre d’un point A à un point B, je profite également du voyage en m’imprégnant de la vue, tout en respirant à fond l’air frais.  Plusieurs ne réalisent peut-être pas que la motoneige est une forme d’exercice, ce qui signifie que vous brûlez des calories avec un sourire sur votre visage.

La raquette et le ski sont deux excellentes façons de sortir et de profiter de l’hiver, tout en ayant un impact financier moindre. Si vous travaillez à temps plein et que vous pensez qu’il fait trop sombre lorsque vous terminez le travail pour sortir sur les sentiers, détrompez-vous.

Vérifiez s’il y a dans votre région des pentes et des sentiers éclairés. S’il n’y en a pas, utilisez une lampe frontale pour éclairer votre chemin. Rebecca profite d’une randonnée en soirée, après le travail, en étant équipée d’une lampe frontale. Il faut beaucoup de motivation pour éviter de faire une sieste après le travail au lieu de sortir sur les sentiers. Pour vous aider à être un peu plus motivé, préparez votre équipement la veille.

Ainsi vous avez moins tendance à éviter de sortir dans la neige lorsque vous voyez votre équipement en face de vous. Rebecca a partagé ses réflexions sur la randonnée de nuit: « Cela vous donne une perspective entièrement nouvelle et vraiment cool. Au lieu d’être concentré sur les vues immenses et impressionnantes, on peut en profiter pour réfléchir sans aucune distraction ».

Essayez et essayez encore!

Pour ceux qui utilisent ces excuses « il fait trop froid » ou « je l’ai essayé et je ne l’ai pas aimé », il est temps de se débarrasser de ces excuses en les jetant sur le banc de neige. Vous devez comprendre pourquoi vous avez froid ou pourquoi vous n’avez pas apprécié l’activité, afin que vous puissiez trouver une manière de changer ces pensées négatives.

Si vous craignez d’avoir froid, vous avez besoin probablement d’une meilleure connaissance de la manière dont on peut s’habiller en différentes couches. La superposition de vos vêtements (couches de base, intermédiaire et extérieure) permet d’avoir davantage de chaleur; de plus, on peut s’ajuster selon les activités pratiquées et les conditions météorologiques.

Si vous avez essayé l’activité une fois et avez conclu que vous ne l’avez pas appréciée, lui avez-vous vraiment donné une chance? Ne laissez pas une mauvaise expérience la définir. Fournissez un effort honnête et réessayez!

Sachez que vous n’êtes pas seul à combattre le blues de l’hiver. Beaucoup de gens éprouvent des symptômes pénibles qui peuvent parfois sembler invalidants. Commencez par reconnaître vos symptômes et demandez de l’aide. Avoir un cercle de soutien est un excellent moyen de se motiver mutuellement à sortir et à s’impliquer.

Vous pouvez trouver des événements récréatifs sur les médias sociaux qui offrent une introduction à de nouvelles activités. La clé est de trouver un passe-temps qui vous aide à vous sentir heureux. Cela pourrait même être de l’artisanat ou de la lecture. N’oubliez pas d’intégrer des activités de plein air autant que possible pour stimuler votre énergie et profiter de la lumière que le soleil peut vous offrir.

Coreen xx

Crédit photo d’accueil Maci Patterson sur Unsplash