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Grand Prix Roberval: un événement d’envergure
Le festival d’hiver de Roberval est clairement un événement à ne pas manquer dans la région du Lac-St-Jean! Se tenant sur plusieurs jours, il permet aux spectateurs d’assister à un grand nombre de compétitions dans le domaine des sports motorisés hivernaux.
Courses de motos, de VTT et de motoneiges sur glace d’envergure régionale, nationale et internationale, grand prix de snowcross et motoneiges sur glace classes F500 et vintage 440, on ne s’ennuie pas et il y a de l’action à chaque minute de la journée.
Un événement bien rempli
Cette année, à Roberval, les coureurs ont eu la chance d’avoir une glace signée 100% Dame Nature, ce qui signifie une meilleure épaisseur, dureté et une surface plane de bonne qualité!
L’événement était attendu avec impatience, ayant vécu un hiatus de 2 ans, Covid oblige. Le temps froid n’a nullement découragé les spectateurs venus des quatre coins du Québec pour admirer les coureurs maîtres de leur discipline.
Le vendredi est réservé à la pratique; les participants font des tours d’essai, testent leurs machines, évaluent la glace et les courbes pour apporter modifications au besoin et ajuster leur conduite.
Les journées du samedi et dimanche sont remplies de courses du matin au soir, incluant qualifications et finales dans diverses catégories. Nous avons même eu droit à un spectacle de «Ice Lapping» durant lequel véhicules de toutes sortes, voitures et camions inclus, étaient invités à essayer de faire le tour de glace le plus rapide.
Les soirées étaient animées de musique, avec une remise de prix et de bourses le dimanche soir.

Les efforts en valent la peine
J’ai eu la chance de m’entretenir avec le président du Festival d’hiver de Roberval, Jonathan Dion-Morin à propos de l’organisation d’un tel événement.
Jonathan m’explique certaines difficultés d’organiser un grand prix tel que celui-ci post-pandémie. Il était primordial de réussir à contacter les bénévoles, les partenaires et les commanditaires, ce qui engendre des efforts et délais supplémentaires.
Avant la pandémie, plus de 120 bénévoles participaient activement à l’organisation de l’événement. Cette année, seulement une quarantaine de bénévoles ont répondu à l’appel. Cette réduction de personnel rend la tâche de montage du site plus difficile et plus longue.
La liste est importante: montage du bar et du restaurant, installation de clôtures, tests de glace, installation du chapiteau, conduite de machinerie lourde, branchement d’électricité, installation des toilettes, du plancher, du tapis, etc. Chapeau à tous ces gens qui ont travaillé très fort pour réussir à mettre en place un site fonctionnel qui peut accueillir des milliers de visiteurs!
Jonathan m’explique qu’au niveau organisationnel, le conseil d’administration commence à se réunir en août pour discuter des enjeux. Il est important de penser à un horaire qui n’entre pas en conflit avec d’autres événements semblables, que ce soit au Canada ou au États-Unis. En effet, le grand prix de Roberval accueille des coureurs de partout en Amérique du Nord!
Lors de leurs rencontres, les éditions précédentes sont discutées; on relate les bons coups et les moins bons, on améliore la formule. On garde un oeil sur les coureurs vedettes, on planifie la programmation, on trouve des commandites.
Afin d’améliorer l’organisation de l’événement, Jonathan croit que de commencer la planification, sécuriser les partenariats et inscrire les participants devrait se faire encore plus tôt pour l’édition 2024.
Il désire aussi pouvoir bonifier les bourses afin de pouvoir aller chercher des coureurs de plus en plus loin dans le monde et ainsi augmenter l’envergure de l’événement.
Sabrina Blanchet, une inspiration
Un des coureur-vedette qui participait à l’événement était nulle autre que la québécoise Sabrina Blanchet, une femme de 27 ans qui a la course dans les veines et qui est tout récemment couronnée championne du monde de motoneige «vintage» dans la catégorie Super Mod 440.

Lors de mon passage au Grand Prix de Roberval, j’ai eu la chance de m’entretenir avec cette étoile montante du sport motorisé hivernal.
Sabrina a débuté la course à l’âge de 7 ans grâce à son grand-père Gaston «La Légende» Ferland, bien connu du milieu de la motoneige de compétition. Il a présenté sa petite fille alors âgée de 8 ans à la famille Samson Racing qui, à l’époque, cherchait un pilote pour un de leurs petits modèles de motoneige. La première course est remportée; c’est le début d’une grande aventure.
Avec cette équipe, Sabrina a performé dans plusieurs catégories: le junior 340, le 380, le sport champ pour finalement se rendre en pro champ et vintage pro.
Quand je lui demande pourquoi la catégorie vintage Super Mod 440, Sabrina répond que la suggestion de lui construire une motoneige répondant à ces critères venait de Howard Gifford et George Samson. Hésitante au début à cause du manque de suspension et de la difficulté à conduire une telle machine, elle a fini par accepter et une motoneige a été conçue spécialement pour elle. Grâce à cette machine et ses aptitudes de coureur, Sabrina a su être à la hauteur des attentes de l’équipe.
Sabrina a d’ailleurs confié que l’équipe désire gagner dans la catégorie du Super Mod 440 depuis de nombreuses années.
«Ça ne se fait pas en claquant des doigts, et surtout pas du jour au lendemain», précise-t-elle!
Beaucoup de temps et d’efforts sont mis dans la préparation d’une compétition. Sabrina mentionne qu’elle s’entraîne 5 fois par semaine, faisant musculation et cardio-endurance et alimentation contrôlée. Tenir une machine durant 15 et même 20 tours de piste est extrêmement demandant physiquement, mais elle sait en être capable.
Bien sûr, être la première femme à remporter le titre de championne la remplit de fierté. Cependant, elle ne s’est jamais sentie comme une personne à part. Sabrina course avec des hommes depuis qu’elle a 7 ans et se considère une pilote au même titre que tous les autres. Il n’y a pas de différence entre un pilote homme et un pilote femme. Il n’y a que des pilotes. Sabrina se sent égale aux pilotes masculins contre lesquels elle course, mais reste une inspiration et un exemple de détermination pour les femmes qui, comme elle, veulent percer dans le sport.
Sabrina a d’ailleurs pris sous son aile la jeune pilote Alicia Robitaille qui gravit avec talent les échelons au sein de l’équipe Samson Racing.
La prochaine étape pour Sabrina: remporter une finale en Pro Champ USSA Pro Star.
Mais de pouvoir remporter cette compétition à Valcourt, «à la maison», serait un grand honneur à la mémoire de son grand-père qui a coursé sur cette piste pendant plus de 50 ans. Un bris mécanique l’a empêchée de monter sur la première marche du podium cette année au Grand Prix Valcourt, mais elle compte bien décrocher le titre de championne dans cette catégorie l’an prochain.

En attendant, il reste encore un weekend pour aller assister aux courses de Roberval. Au programme les 3-4-5 mars, compétition de Snowcross et drag de motoneige!
L’événement est gratuit et ouvert à tous! Venez en grand nombre!

Au plaisir de vous y voir!