Lorsque j’ai rencontré Audrey pour la première fois dans notre cours de danse, j’ai immédiatement été captivée par sa gentillesse. Chaleureuse et souriante, elle aidait les autres dans le cours, et je trouvais ça beau et inspirant. À force d’apprendre à la connaître, j’ai rapidement appris qu’il s’agit d’une femme authentique, confiante et fonceuse.
La « cerise sur le sundae » est arrivée quand elle m’a appris qu’elle était peintre automobile. Des étoiles dans les pupilles, je me suis mise à la bombarder de mille questions, avant de m’interrompre moi-même : le parcours d’Audrey était beaucoup trop fascinant pour que je garde tout ça pour moi! Je lui ai donc demandé si elle accepterait de faire l’objet d’une entrevue pour Chicks And Machines, mon magazine web adoré qui met sous les projecteurs les femmes formidables dans le monde des moteurs. Elle a généreusement accepté, alors voici ce qu’elle a à dire sur sa carrière hors du commun et le parcours qui l’a menée là!
Table des matières
On veut apprendre à te connaître! Qui es-tu? Quelles sont tes passions?
Je m’appelle Audrey Paradis, juste Paradis pour les intimes et Audrey_heaven pour les Instagrameurs! Je viens de Matane au Bas-Saint-Laurent, mais j’habite à Montréal depuis 2012. Je suis peintre automobile et technicienne en finition, spécialisée dans la collision. Je suis une femme de caractère qui aime sortir de l’ordinaire. Je me qualifie comme non-conventionnelle, tout comme le métier que j’exerce.
Je trippe sur les autos depuis ma jeunesse, et on m’a souvent caractérisée de tomboy. À 15 ans, j’ai fait l’achat de ma première voiture que j’ai fièrement payée avec mon argent de poche. Ah! La liberté qu’apporte sa première voiture!
Après l’achat de cette auto, j’ai compris qu’une grande partie de mon bonheur allait se créer derrière un volant.
Parle-nous de ton parcours. Qu’est-ce qui t’a mené à être peintre automobile?
Mon parcours dans le domaine automobile est plutôt simple. Je suis diplômée de l’École des métiers de l’équipement motorisé de Montréal depuis 2013 et je travaille à la Carrosserie A25 Procolor à Montréal-Nord depuis 7 ans. Étant la seule femme dans le garage, j’ai initialement ressenti que certains hommes étaient retissants de m’accueillir dans la famille, mais j’ai rapidement fait ma place parmi eux et ils ont vite compris que je deviendrais un gros morceau de l’entreprise. J’ai commencé en bas de l’échelle, mais j’ai vite monté l’échelon grâce à ma minutie et mon souci du détail. En 2018, j’ai acquis mon certificat de compagnon peintre 1ere classe et été engagée par le CPA de Montréal en tant qu’examinatrice pour les examens de peinture hydrosoluble. Au garage, je suis passée de technicienne en finition à peintre en chef, responsable des inventaires et formatrice. Vous pouvez donc imaginer que mes journées sont bien remplies!
À quoi ressemble ton quotidien?
J’attaque habituellement ma journée avec un bon grand café et un plan de match. Selon la saison, je peinture entre 3 et 10 autos par jour (oui, oui : 10!), et ce, en 8 heures de travail. Ce n’est pas pour rien que mon patron me surnomme Speedy Gonzales!
Être peintre automobile, c’est être un.e artiste qui travaille sous pression.
En effet, la carrosserie est un métier beaucoup plus artisanal qu’on peut le croire.
Qu’est-ce que t’aime le plus de ton emploi?
Mis à part l’aspect thérapeutique de la peinture en soi, un des éléments de ma job que j’aime le plus est de former les stagiaires ou les nouveaux.elles dans le domaine. J’aime savoir que je peux faire une différence dans leur apprentissage et dans leur motivation face au métier. J’adore transmettre mon savoir et aider les jeunes de la relève à bien s’intégrer au domaine.
Quel conseil donnerais-tu à nos lectrices qui aimeraient se lancer dans un domaine typiquement dominé par les hommes?
Un conseil que je peux donner aux femmes qui veulent oeuvrer dans un domaine plus masculin est de ne pas se laisser atteindre par les commentaires sexistes qu’elles peuvent entendre dans leur milieu de travail. Ces commentaires, je les ai tous entendus : « les femmes ne sont pas assez fortes ni physiquement ni mentalement pour travailler dans un garage », « je ne vais certainement pas prendre les conseils d’une femme », etc.
Ne doutez jamais de votre potentiel, de votre détermination et de votre talent. »
Soyez forte, mais surtout, soyez fière!
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Voilà, j’espère que vous avez aimé apprendre à connaître Audrey autant que moi.
Dans le peu de temps depuis ma découverte de cette femme exceptionnelle, elle a déjà su m’apprendre de précieuses leçons sur l’authenticité, la confiance en soi, la persistance, et l’importance de poursuivre ses objectifs la tête haute.
Quelle chance j’ai d’être entourée de femmes badass comme Audrey… sans mentionner mes collègues chez Chicks And Machines!