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Charlotte – De la Gaspésie au Grand Nord
Salut! Je me présente, moi c’est Charlotte! Nouvelle collaboratrice de Chicks And Machines. Quelle opportunité de faire partie d’une aussi belle gang de femmes toutes plus inspirantes les unes que les autres! Je suis sincèrement la fille la plus heureuse du monde d’avoir la chance de partager ma passion avec vous!
Une Charlotte pas comme les autres
Pour vous parler un peu de moi, j’ai 23 ans et je viens de Matane, une petite ville au bord du fleuve, en Gaspésie. Les vrais gaspésiens de souche vous dirons que Matane, ce n’est pas vraiment la Gaspésie, mais on se plait bien à penser qu’on fait partie du groupe puisque c’est chez nous que tout commence!
Une petite ville aux effluves de varech, un des rares endroits où l’on peut dire qu’il neige de côté (merci au vent côtier!) et où la brume s’installe confortablement une bonne partie de l’année… Mais en dépit de tout ça, je n’y changerais rien. Un endroit où il fait bon vivre et où tout le monde se connait.
C’est une petite ville qui fait franchement rêver si vous voulez mon avis! Tout près des Chic-Chocs, l’une des plus belles destinations pour les motoneigistes et tous ceux qui rêvent de grands espaces.
En travaillant au Relais St-Adelme, un petit resto-bar en périphérie de Matane, situé directement sur la trans-Québec 5/30, j’ai vu des gens de partout! Pendant un peu plus de 5 ans, j’ai eu le plaisir d’y vivre l’effervescence des sports motorisés. Moto, VTT, motoneige, tout le monde vient profiter de l’accueil chaleureux du relais!
Comme un frisson dans le dos
Mon histoire avec la motoneige a commencé en force avec le vieux Tundra de mon père, qui était soigneusement entreposé au travers des brousses au «Shack». Dieu sait qu’on en a fait du millage de 3 skis en arrière de cette machine-là avec ma sœur!
Un peu plus tard, quand mes amis avaient des petits Kitty Cat, moi j’ai eu une Panther! Pour ceux qui connaissent un peu Arctic Cat, vous saurez que ce n’est pas tout à fait le même modèle… Ça ne m’a quand même pas empêchée de suivre les autres! À l’exception près qu’une fois la machine prise dans la neige, eh bien c’était retour à la maison à pied hahaha!
Des années plus tard, on déménageait à Fermont avec ma famille. C’est là que la motoneige a pris un sens un peu différent. C’est devenu notre moyen de transport le plus efficace environ 8 mois par année. Que ce soit pour aller faire du ski hors-piste ou aller à l’épicerie, prendre la motoneige restait toujours moins long que de faire dégeler l’auto…
Une histoire de nostalgie
D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours adoré ce qui sent le gaz et fait du bruit… On peut dire que j’ai attrapé la piqure assez tôt!
Mes parents m’ont souvent raconté qu’ils m’avaient retrouvée, à l’âge de 2 ans, assise autour du cornet de la souffleuse à faire des bruits de moteur.
C’est à ce moment-là qu’on m’a affublé du nom de Charlotte «stearing» Bérubé. Je plains mon père qui ne pouvait pas tondre le gazon sans une petite fille sur les genoux pour conduire à sa place ou qui attendait une éternité parce que c’est moi qui voulais attacher la remorque à la voiture.
Il en a fallu du temps et de la patience! Mais grâce à lui, aujourd’hui, on partage l’une des plus belles passions ensemble. Je ne saurais pas dire à quand remonte ma première balade à moto, mais assurément, c’est resté encré en moi.
La petite motarde de la polyvalente de Matane
À 14 ans, j’ai eu ma première moto, un petit Honda XR 100, mon premier amour! Que j’ai trimballé partout dans le bois, dans la bouette et que j’ai frotté pendant des heures… L’année suivante, j’ai eu un Yamaha XT 250. Très différent de ma première expérience de conduite, mais surtout beaucoup moins dommageable pour les tibias, sans «kick-starter»!
Quand j’ai finalement eu l’âge de passer mon cours de conduite à moto, j’ai acheté un Honda Shadow 1100, ma première moto de route avec laquelle je n’aurais pas besoin du vent dans le dos pour atteindre 100km/h!
C’était impensable pour moi d’avoir un «scooter» pour aller à l’école quand je pouvais avoir une moto à la place. Évidemment, je détonnais un peu du lot avec mon «v-twin» au secondaire, mais personne n’a dit qu’il fallait être comme tout le monde, alors voilà!
On a décidé d’en faire un beau projet «custom» avec mon père, question de laisser aller le style vintage pour quelque chose d’un peu plus sobre. J’ai adoré cette moto, encore à ce jour, si j’avais pu, je l’aurais gardée. En fait, probablement que j’en aurait une de chaque sorte si je pouvais hahah!
Malheureusement, puisque ma réalité ne me le permet pas, j’ai décidé de la changer après un trip en Nouvelle-Écosse pour faire la Cabot Trail. Un voyage vraiment incroyable, rempli de paysages à couper le souffle et des hauteurs pour les plus grands fans de montagnes russes!
C’est là-bas que j’ai découvert que c’est possible d’avoir le vertige à moto… Pas très évident quand c’est toi qui conduis!
Donc après une semaine de route, et une semaine la fesse engourdie de retour à la maison, j’ai ressenti l’appel du confort d’un FLHT… Une Harley Davidson Electra Glide qui a su faire rire bien des hommes, compte tenu de ma petite taille, comme si j’avais volé la moto de mon père!
Finalement, deux ans plus tard, j’ai fini avec un modèle plus petit qui me permet d’être plus à l’aise en ville, un sportster 1200.
Et c‘est un départ!
Quand est venu pour moi le temps de savoir ce que j’allais faire de ma vie, ouf… Comment choisir? À défaut de savoir ce dont j’avais vraiment envie, je me suis lancée dans une technique en photographie, j’aime bien la photo, pourquoi pas!
Après un an, j’ai réalisé que ce n’était peut-être qu’un passe-temps pour moi. J’ai toujours eu beaucoup d’intérêt pour ce qui est considéré comme non traditionnel pour les femmes, fallait que ça bouge!
Mon père, étant dans les mines depuis des années déjà à ce moment, a décidé de me faire découvrir l’industrie lourde, question de m’éclairer un peu sur ce qui pourrait me plaire.
Alors à 18 ans, c’est un départ pour le Nunavik, j’allais toucher un peu à tout, essayer le «fly-in/fly-out» et vivre la vie de campement le temps d’un été.
J’y ai découvert la soudure, ce qui m’a poussée vers un DEP en soudage-montage de retour dans ma ville natale. À quelques mois de compléter mon diplôme d’études professionnelles, je me fais engager comme mécanicienne industrielle pour cette même mine.
Je me retrouve donc à travailler 21 jours dans le Grand Nord et à poursuivre mes études pendant mes 21 jours de congé. Et me voilà aujourd’hui, à travailler pour une grosse minière depuis bientôt 3 ans, sur des rotations de 21/21, à faire un travail que j’adore, avec des gens incroyables.
Le moins qu’on puisse dire, c’est que ça forge le caractère hahaha!
À travers tout ce temps loin de chez moi, je réalise la chance que j’ai d’être sur des rotations de travail qui me permettent de vivre comme je le souhaite. Pour rouler sous le soleil, ou pour profiter de la neige, tant que ça sent le gaz et que ça fait du bruit!
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C’est tellement toi ma beauté! Pétillant et intelligent!