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Encore trop d’accidents de la route sont liés à la vitesse
La saison de moto est bien entamée. Les motocyclistes profitent des belles journées chaudes pour aller se balader.
Cependant, encore trop souvent, des histoires qui commencent bien se terminent mal et de nouvelles victimes s’ajoutent au bilan routier. Après chaque fin de semaine, on nous annonce de nouveaux accidents impliquant des motocyclistes. Parmi ces accidents, certains sont causés par un autre véhicule mais bien souvent, seul le motocycliste est impliqué.
De plus, plusieurs de ces accidents sont en lien avec la vitesse, soit une conduite téméraire et trop rapide. Disons que de lire des articles de journaux avec des mentions comme celle-ci font dresser les cheveux sur la tête :
Causes des collisions mortelles au Québec
Encore et toujours la vitesse, des statistiques qui nous font réfléchir
Selon les chiffres du bilan 2020 qui sont à la hausse pour les motocyclistes, la conduite imprudente et les excès de vitesse demeurent la première cause des collisions mortelles au Québec (29 %).
Viennent ensuite l’inattention ou la distraction (14 %) et la conduite avec capacités affaiblies par l’alcool, la drogue ou la fatigue (10 %) et ce, pour tout véhicule circulant sur les routes.
En fait, chaque fois que les motocyclistes prennent la décision de rouler au-dessus des limites permises, ils augmentent les risques de faire des accidents. En région urbaine, selon les données recueillies par la FMQ, à chaque 5 km/h de plus au-dessus des limites permises, le motocycliste double ses risques d’accident.
La situation se produit également en zone rurale quand une personne à moto roule 10 km/h au-dessus des limites permises, elle est deux fois plus à risque de faire un accident.
Si on conduit notre motocyclette 30 km/h au-dessus des vitesses permises, nous augmentons nos risques de subir un accident de 18 fois : c’est une information non négligeable et qui fait réfléchir.
Il est à noter que la tranche d’âge la plus représentative en ce qui concerne les accidents avec la vitesse sont les 16-34 ans et ce, autant dans les accidents mortels que les accidents impliquant des blessés.
Plusieurs facteurs influencent la conduite quand notre vitesse augmente
1. Le champ de vision
Un des éléments qui a un grand impact quand nous augmentons notre vitesse est le champ de vision. En fait, plus nous roulons vite, plus notre champ de vision rétrécit. On peut appeler ce phénomène l’effet du tunnel.
Plus nous roulons rapidement, plus le cerveau est bombardé d’informations visuelles et auditives. Pour contrebalancer, le cerveau du conducteur fait en sorte de bloquer certaines portions de la vision, en commençant toujours par chaque côté de la vision périphérique.
Un des impacts importants de ce phénomène est l’anticipation ou la bonne détection des différents événements. En roulant à haute vitesse, il devient plus difficile d’être préparé à ce que l’on va rencontrer sur la route. Le temps de réaction devient alors vraiment plus court. C’est un aspect non négligeable qui peut vraiment influencer notre sécurité.
2. La distance de freinage
Il faut aussi tenir compte de la distance de freinage. En fait, plus la vitesse est grande, plus le motocycliste devra composer avec le fait qu’il a besoin d’un plus grand laps de temps pour freiner. Ainsi, selon la FMQ, la distance d’arrêt est au moins trois fois plus grande quand nous roulons entre 50 et 100 km/h.
D’autres éléments peuvent aussi jouer et affecter le temps de réaction : l’usure des pneus, la chaussée mouillée, l’état de la chaussée, l’expérience et la pratique des manœuvres d’urgence.
Rouler vite, c’est aussi un risque lorsqu’’il faut exécuter une manœuvre d’urgence, éviter un obstacle et changer de trajectoire rapidement. Il devient alors plus facile de perdre le contrôle ou de déraper.
3. Suivre les vitesses
On ne sait jamais l’état des routes que l’on emprunte : une nouvelle route, une route en réparation, une route avec des crevasses, des dos d’âne etc…Ce sont des variables qui changent continuellement. De plus, les conditions météorologiques peuvent aussi jouer dans la balance.
Alors, la meilleure des options demeure certainement d’adapter notre conduite et notre vitesse en tenant compte des enjeux qui varient et aussi en fonction de notre expérience et de notre condition physique, la fatigue et d’autres éléments qui influencent notre état général.
4. Tester sa machine
Pour les amateurs de vitesse, il est possible d’envisager de tester leur bolide dans un environnement contrôlé, comme les pistes de circuits fermés. Une façon plus sécuritaire et qui restreint les variables extérieures au pilote.
De plus, plusieurs formations existent pour parfaire les habiletés de conduite à moto. Prendre les mesures pour embarquer dans un processus de formation continue est toujours gagnant et permet de prendre de l’assurance en tout sécurité.
Actuellement, la FMQ est à promouvoir une campagne de sensibilisation sur la sécurité des motocyclistes. La sensibilisation à la vitesse excessive fait partie des enjeux qui ont été soulevés en accord avec le comité d’experts qui se sont penchés sur les accidents à moto et ont émis 14 recommandations.
Voici trois des recommandations en lien avec la vitesse et la moto:
1. Un espace Web devrait être créé afin d’éduquer les gens à la sécurité routière. Ainsi, plusieurs ressources concernant l’enseignement de la conduite à moto seraient accessibles.
2. Les données des bilans routiers mettant en lumière les causes d’accidents à moto et les risques devraient être partagées et connues de tous.
3. Des campagnes de sensibilisation destinées aux motocyclistes doivent être mises en place. Les thèmes devront porter sur les principales causes des accidents de la route, comme l’inexpérience du motocycliste et son comportement (vitesse, témérité, facultés affaiblies).
Soyez prudentes et prudents sur les routes.
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