Je suis une patineuse artistique, douce et gracieuse, qui aime les bécyk à gaz et les gros moteurs. Les doigts toujours bien pointés, élégants comme ceux d’une ballerine, mais tachés d’huile.

Je suis la métalleuse que vous croiserez dans un concert de Beyoncé.

On me qualifie être la fille indépendante et solitaire pour qui un samedi soir idéal, ça se passe seule sur le divan avec un bon livre (et beaucoup trop de chats). Mais pour qui l’esprit d’équipe est une valeur intrinsèque et la clé du succès.

Je suis celle qui casse un de ses faux ongles à scier du bois en camping.

Donc, dans ma garde-robe, mes Doc Martens à studs se dressent fièrement entre mes escarpins de Mme Professionnelle et mon sac à dos de licorne.

Je n’ai pas toujours aimé être la somme de telles contradictions.

Jusque récemment, la crise d’identité était mon état d’âme habituel.

J’ai perdu compte du nombre de fois où on m’a dit que j’avais des goûts bizarres, que j’étais difficile à suivre, impossible à comprendre. Avec le temps, j’ai appris à faire la paix avec mes goûts excentriques et ma personnalité compliquée qu’aujourd’hui je considère comme mes plus grands atouts.

Par ailleurs, le petit ange et le petit démon sur mes épaules sont devenus meilleurs amis, en parfaite symbiose. Je savoure la réaction des gens lorsqu’ils apprennent à me connaître et découvrent mes multiples facettes contradictoires.

Ordinaire n’est-il pas un synonyme d’ennuyant? À mes yeux, oui!

Voilà ce qui m’interpelle le plus chez Chicks And Machines : il s’agit d’une organisation qui sort de l’ordinaire, qui renie ce moule qui veut dicter quels devraient être les intérêts, les passe-temps, la profession et les habiletés d’une femme.

De plus, c’est une communauté inclusive qui célèbre la diversité et qui accueille à bras grands ouverts tous les gens qui partagent une passion. Être une femme qui sort du commun, ça ouvre la porte à une panoplie commentaires et de jugements; mais aussi à un monde de possibilités.

Fans de Chicks And Machines, nous sommes très semblables, vous et moi; et ensemble, nous pouvons continuer à combattre et enrayer les préjugés de ce qui constitue une femme.

Ce qui me fait vibrer…

Mis à part le patinage synchronisé, le camping et la moto, c’est justement de remettre en question les conventions sociales. Lorsqu’on en fait une habitude, on se rend rapidement compte que la plupart du temps, elles ne méritent rien de mieux que se faire rejeter du revers de la main.

Par la suite, avec du recul, je réalise que ma personnalité compliquée n’était pas à blâmer pour ma crise identitaire; cette dernière était plutôt le symptôme d’un carcan social qui ne m’allait pas.

Alors, renier se cadre a été incroyablement libérateur et m’a permis de m’accepter telle que je suis; et lorsqu’on s’accepte réellement, on peut se mettre à vivre nos passions à fond.

C’est ce que je souhaite pour toutes les femmes et c’est pourquoi je suis honorée d’être collaboratrice pour Chicks and Machines. Je suis reconnaissante pour cette chance de participer de manière concrète au combat contre les idées préconçues de ce qu’est une femme.

En terminant…

Voilà, vous me connaissez maintenant un peu mieux.

Maintenant, permettez-moi de me préparer un bon verre de scotch tourbé à souhait, neat, que je savourerai en faisant ma pédicure rose bonbon.