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Ces femmes, non traditionnelles…
Bonjour à toutes et à tous! Je me suis demandé, au cours des dernières semaines, de quoi est-ce que je pourrais bien parler? Dieu sait que j’ai des choses à dire, mais d’en faire un article intelligent que des gens pourraient vouloir lire, c’est une autre histoire hahaha!
Après réflexion, j’ai décidé d’aborder un sujet qui me tient on ne peut plus à cœur : les femmes! Je sens votre étonnement d’ici…
Je pense qu’on peut affirmer que le groupe Chicks And Machines rassemble un bon nombre de femmes hors normes, de femmes qui ont décidé de s’adonner à des activités qui étaient réservées à la gente masculine originairement.
Mais plus précisément, je tenais à vous parler de femmes qui ont choisi de travailler en milieu non traditionnel.
Répondant moi-même à ce critère, pourquoi ne pas en profiter!
Féministe, ou pas?
Bon! Pour ceux qui se poseraient la question, qu’est-ce que ça veut dire travailler dans un milieu non traditionnel?
Un métier est considéré comme « non traditionnel » lorsqu’il attire moins de 33% de femmes.
Cela dit, l’inverse est aussi vrai, un domaine où il y aurait moins de 33% d’hommes serait non traditionnel pour ceux-ci.
Maintenant qu’on a mis ça au clair, qu’est-ce que ça représente, concrètement, être une femme dans un milieu traditionnellement masculin!?
Je ne sais pas si l’on naît féministe ou si on le devient, mais laissez-moi vous dire que ma vision du féminisme a changé avec le temps, et le domaine dans lequel je suis y est pour cause.
J’étais de celles qui s’offusquent au premier commentaire macho, qui croient qu’elles sont égales aux hommes en tous points et qui nourrissent leur ego du fait d’être femmes.
J’entends déjà vos exclamations mesdames! Attendez que je clarifie un peu…
Les femmes repoussent chaque jour les limites qui leurs avaient été imposées par le passé. Évidemment, il y a de quoi être fières!
Seulement, ma perspective du féminisme est devenue plus humble.
À travailler dans l’industrie lourde, j’ai pris conscience de nos limites respectives, de nos différences surtout.
Aujourd’hui, les normes et les outils existent pour uniformiser les techniques de travail, pour rendre les tâches le plus accessible à tous. Il y a cependant un facteur important qui entre en compte : l’acharnement.
Vous savez, ces hommes qui travaillent sans relâche, sans jamais se plaindre de la fatigue, qui donnent l’impression que c’est « facile »…
La meilleure image que j’ai pour vous illustrer mon point vient de mon grand-père. C’était une famille de cultivateurs, et son père disait, après une bonne journée de travail, « on va aller sarcler le jardin tout en se reposant »! Vous comprenez ce que je veux dire?!
Entourée d’hommes de la même trempe dans mon milieu de travail, croyez-moi, c’est facile de dire qu’ « une femme peut faire tout ce qu’un homme fait ».
Je mesure maintenant le poids de ces mots et de ce que ça impose.
Nos limites sont différentes, et je ne peux faire preuve que d’un immense respect face à cette force et à ce sens du devoir.
Comprenez-moi bien, je n’insinue pas que ces qualités sont exclusivement masculines, simplement que c’est chez ces hommes qui m’entourent que j’ai su m’inspirer, et, aujourd’hui, je suis leurs traces, en quelque sorte.
Au fil des ans, j’en suis venu à la conclusion que le féminisme n’était peut-être pas fait d’orgueil ou de fierté, mais plutôt simplement de respect. De savoir reconnaître ses compétences, ses limites, et de se respecter.
Quelques nids de poule sur une route de chantier
Évidemment, la vie étant ce qu’elle est, il peut y avoir des obstacles, peu importe le chemin qu’on décide de prendre. Vous l’aurez deviné, la force physique fait partie de ces enjeux.
Pensez juste à un pot de cornichons… ils ont inventé toute une panoplie d’outils pour qu’on puisse ouvrir ces satanés bocaux! Bon, j’exagère un peu, mais vous comprenez. On finit par se trouver des techniques pour arriver aux mêmes fins, seulement parfois ça prend un peu plus de temps.
Un phénomène qui a su m’impressionner, c’est la solidarité masculine.
Le milieu dans lequel je travaille est particulier, les travailleurs vivent tous dans un campement sur le site même de la mine, aucune ville ou village à proximité. En fait, c’est comme être en collocation avec 500 personnes 6 mois par année…
Ça créer des liens un peu différents d’un milieu où tout le monde rentre chez soi à la fin du chiffre. À passer plus de 12h heures par jour ensemble pendant des semaines, on devient vite « one of the boys ».
Malgré ça, je ne crois pas devoir débattre du fait que nous sommes différents, les hommes et les femmes haha et à passer autant de temps, pratiquement seule au travers d’un bon groupe d’hommes, on les sent bien, ces différences!
Ne vous méprenez pas, j’ai la chance d’avoir des collègues extraordinaires, toujours prêts à s’entraider, vraiment la plus belle des fratries. Seulement, il faut s’attendre à être confronté au machisme parfois.
Même si l’on veut bien se mêler aux autres, il faut apprendre à vivre avec un petit « spot light » au-dessus de la tête… et ça, on n’y peut rien.
C’est difficile de ne pas se faire remarquer, peu importe à quel point on peut vouloir se fondre dans la masse. On peut se voir confrontées à des regards insistants, des messes basses, et parfois à des gens pour qui les limites du respectable sont floues.
Les histoires de harcèlement sont bien réelles et beaucoup plus fréquentes qu’on ne peut le penser. Cependant, les compagnies sont de plus en plus sensibles sur ce point. Le nombre de femmes en milieu traditionnellement masculin augmente chaque année, développant une conscience accrue des enjeux psychologique qu’il peut y avoir.
Il existe différents types d’aide à la disposition de tous, mais le point le plus important, selon moi, reste tout de même une relation de confiance avec ses supérieurs. Étant la ressource la plus proche, c’est primordial d’avoir assez confiance pour parler d’une situation inconfortable.
Une part de force
J’ai décidé de parler de côtés positifs et de certains points négatifs dans cet article pour illustrer ce que ça « peut être ».
Mais rien n’est jamais totalement noir ou blanc.
Malgré certains aspects qui peuvent être irritants, ce choix de domaine porte à développer une belle force de caractère, à se détacher du lot et à accepter ce qu’on est, vraiment.
À travers ces « métiers d’hommes », le dépassement de soi fait partie intégrante du quotidien et pousse à se confronter à soi-même beaucoup plus qu’il n’y paraît. C’est une expérience vraiment particulière, qui fait grandir.
Pour toutes ces femmes qui sont à l’aube de leur carrière, ou qui pensent peut-être se rediriger, n’ayez pas peur, foncez! Ayez le courage de faire ce qui vous plait, vous saurez en tirer une fierté immense! Et tout le monde mérite de suivre ses passions après tout, qu’elles soient traditionnelles ou pas.
Parce que les femmes y ont leur place
En terminant, pour celles que ça intéresserait, voici deux programmes qui visent l’épanouissement des femmes en milieux non traditionnels. Ces programmes offrent des bourses pour celles qui font des études collégiales ou professionnelles dans des domaines majoritairement masculins.
- https://centrelepont.com/la-bourse-elles-sont-faites-pour-la-job-2024-pour-la-releve-feminine
- https://cdn-contenu.quebec.ca/cdn-contenu/education/reconnaissance-prix/chapeau-excelle/Guide-Chapeau-23-24.pdf