Dernièrement, j’entends beaucoup parler d’accidents impliquant motocyclistes et automobilistes. Cela m’amène à me questionner beaucoup sur le partage de la route, et je me demande surtout ce que nous pouvons faire pour améliorer la situation.
Nous parlons beaucoup de formations pour les motocyclistes dans le but de se perfectionner, des vêtements que nous devons porter, de la vitesse…La responsabilité semble souvent reposer sur les épaules des motocyclistes. Qu’en est-il des automobilistes ?
Table des matières
Un incident sur la route avec une automobiliste qui m’amène à réfléchir…
J’ai moi-même vécu un événement en lien avec ce partage de la route avec les autres véhicules. Une fin de semaine, cet été, j’ai profité de la belle température pour aller faire une belle balade à moto avec un ami. Une journée magnifique pour profiter du plaisir de rouler.
Cette randonnée aurait pu se transformer en cauchemar…Mais ma vigilance a probablement sauvé ma vie et celle de mon partenaire de moto.
Nous étions à Granby sur la route 112, nous allions tourner à gauche à une lumière pour poursuivre notre route. La lumière est devenue verte pour nous. C’est alors qu’une automobiliste inattentive n’a pas réalisé que ce n’était pas à son tour et elle a grillé le feu rouge.
À mi-chemin, elle a réalisé sa bévue et a levé les mains dans les airs, comme pour dire « qu’elle ne pouvait rien y changer ».
On dit que l’expérience de conduite peut faire la différence et c’est là que j’ai compris le vrai sens de cette réalité.
En fait, lorsque je conduis ma moto, j’ai pris l’habitude de redoubler de vigilance et d’anticiper les comportements des autres conducteurs qui se trouvent près de moi.
J’ai ce réflexe de prendre quelques secondes pour scruter l’environnement, avant de m’engager dans une trajectoire différente. Je tente aussi de voir le regard des conducteurs de véhicules qui vont croiser ma route.
Ce simple geste a fait une différence lors de cette journée. J’ai compris durant ces quelques secondes combien nous sommes vulnérables sur nos motos.
Une année désastreuse pour les accidents impliquant motocyclistes et automobilistes
Moi, j’ai été chanceuse, mais plusieurs motocyclistes n’ont malheureusement pas eu la même chance que moi à la suite des accidents qui impliquent des motos et des voitures. J’ai vraiment l’impression que cette année est catastrophique à ce niveau.
Nous pourrons le savoir lorsque les statistiques seront publiées. Mais d’ici là, je trouvais important d’en faire un article pour sensibiliser les automobilistes et tous les usagers de la route au partage sécuritaire du circuit routier.
Les automobilistes doivent être plus conscients de notre vulnérabilité
Je roule depuis 2017 et j’ai constaté à maintes reprises combien certains automobilistes ne sont pas conscients de notre vulnérabilité. Ils ne réalisent pas que nos véhicules sont plus petits et que notre vitesse de croisière est très différente comparativement à une voiture.
On parle aussi souvent de notre visibilité qui est en cause…mais est-ce vraiment la principale raison du problème ? Il est très facile de dire « je ne l’ai pas vu ».
Il faut, lorsqu’on conduit n’importe quel véhicule, avoir des yeux tout le tour de la tête et rester alerte et concentré. C’est pourquoi, en fait, je me questionne réellement sur la sensibilisation des automobilistes à notre réalité des motocyclistes.
Une campagne de sensibilisation de la SAAQ
Les accidents qui impliquent les motocyclistes et les automobilistes sont encore trop nombreux et, comme société, nous devons faire des prises de conscience collectives.
La dernière publicité de la SAAQ qui nous amène à réfléchir sur ce qui habite notre pensée est excellente. Je serais vraiment curieuse de savoir si les nombreux accidents en cause ne sont pas justement reliés à cette réalité…
En fait, je suis d’avis, comme mentionné dans cette annonce, que parfois, comme chauffeur sur la route (autant moto qu’auto), notre esprit est trop préoccupé et que nous pensons à trop de choses qui ont un impact sur notre vigilance et notre concentration. Cela fait en sorte que nous ne sommes pas disponibles complètement pour la conduite de nos véhicules.
De plus, le rythme de la vie, le stress, la réalité depuis la COVID-19 sont différents facteurs qui influencent certainement le bilan routier, selon moi. Peut-être aussi serait-il important que la SAAQ dans son mandat de sensibilisation se penche sur ces éléments. En fait, conduire un véhicule sur la route, c’est une immense responsabilité.
Contrairement à ce que les gens croient, la vitesse n’est pas forcément en jeu
Selon la mutuelle des motards :
- Dans un cas sur trois, les accidents surviennent aux intersections.
- Dans 70 % des collisions entre un motard et un automobiliste, ce dernier déclare ne pas avoir vu le deux-roues, ou alors, l’avoir vu trop tard.
Contrairement à ce que les gens croient, la vitesse n’est pas forcément en jeu : dans plus de la moitié des cas, la vitesse d’approche du deux-roues avant l’accident est inférieure ou égale à 50 km/h. Quand on prend soin de regarder ces statistiques, ça fait réfléchir.
On parle aussi beaucoup d’accidents impliquant le virage à gauche d’un véhicule automobile et une moto. Que devrions-nous faire pour contrecarrer ce type d’accidents ?
Il est certain que de rouler avec les lumières hautes peut aider. De plus, il faut être conscient que l’anticipation du chauffeur peut jouer un rôle.
Je suis d’avis qu’il faut sérieusement prendre un temps d’arrêt pour réfléchir à des solutions collectivement pour améliorer cette réalité.
Il faut ajouter aussi que les véhicules ont de plus en plus d’accessoires pour agrémenter la conduite ; est-ce que ceux-ci contribuent à augmenter les risques d’accidents ? C’est un élément à regarder aussi.
En somme, la fin de la saison de moto arrive dans quelques semaines. Nous ne sommes que quelques mois sur les routes du Québec et il serait bien d’arriver à conscientiser davantage les automobilistes à cette réalité saisonnière particulière au Québec.
L’engouement pour la moto est tel que de plus en plus d’adeptes choisissent de prendre les routes sur des deux et trois roues. Dans cette perspective, nous devons faire un effort collectif pour mieux partager ensemble les routes du Québec en toute sécurité.
La SAAQ fait d’ailleurs mention du principe de prudence dans le but d’améliorer le partage de la route.
En voici un extrait :
Tout usager de la route est tenu, surtout à l’égard de celui qui est plus vulnérable que lui, d’agir avec prudence et respect lorsqu’il circule sur un chemin public.
Le conducteur d’un véhicule routier est tenu de faire preuve d’une prudence accrue à l’égard des usagers plus vulnérables, notamment les personnes à mobilité réduite, les piétons et les cyclistes (SAAQ, 2021).
Nous avons tous un rôle à jouer pour favoriser le partage de la route !
Sur le réseau routier, l’attention portée aux autres et le respect des règles sont de première importance pour éviter des conflits et des collisions.
Peut-être faudrait-il envisager un mémo très percutant à cet effet lorsque nous recevons nos papiers de renouvellement d’immatriculation ou penser à une autre forme de sensibilisation, comme de nouvelles publicités frappantes.
En fin de compte, je suis d’avis que la saison où nous sommes sur les routes devrait être teintée d’une grande campagne de sensibilisation à deux volets :
- Faire réaliser aux automobilistes/autres conducteurs notre vulnérabilité
- Être conscient de notre responsabilité d’adopter des comportements sécuritaires comme motocycliste.
Je vous invite à lire cet article du CAA qui nous partage quelques conseils pour les automobilistes et les motocyclistes. Cette lecture permet de tenir compte de plusieurs éléments intéressants : Auto et moto : il y a de la place pour tout le monde sur la route!
Bonne fin de saison sur les routes et continuez d’être prudents !
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2 Commentaires
effectivement lorsqu’ on est en moto plus particulièrement il faut toujours chauffer pour les autre comme on dit. alors je conduit avec l optique que l autre va faire l erreur. et je me prévoie une porte de sotie. il ne faut jamais faire confiance a un automobiliste et ca même si il ou elle te regarde droit dans les yeux, car elle peut très bien être lunatique. les seul fois ou je leur fait confiance c est a une intersection et que l automobiliste me fait signe de la main qu’ il me laisse la priorité la c est ok mais sinon jamais
Bravo Sophie! Bel article, je suis tout à fait d’accord avec tout ce que tu as dit.
Au permis, et par la suite la SAAQ rappelle souvent aux motocyclistes qu’ils sont vulnérables, qu’ils doivent s’en souvenir, se protéger etc. C’est louable et nécessaire. Là où je trouve que la société manque à son devoir c’est au niveau de la sensibilisation des automobilistes à la vulnérabilité des motocyclistes. Cette sensibilisation devrait être CLAIRE, exprimée en des termes explicites. Elle devrait être répétée et, pourquoi pas illustrée?
Dans la citation de la SAAQ ci-haut rapportée, il est question de sensibilisation envers les plus vulnérables. Pourquoi le mot motocyclistes n’apparaît pas dans la liste? Je prends souvent le temps d’analyser les différents textes de sensibilisation de la SAAQ et on dirait qu’il y a une sorte de malaise à insister auprès des automobilistes sur la vulnérabilité des motocyclistes. Les formules employées sont générales, pas explicites. Les mots motocyclistes et vulnérables se retrouvent très rarement dans la même phrase. Il y a ni plus ni moins, une culture à changer à la SAAQ. Il faut changer le regard des automobilistes sur les motocyclistes, oui bien sûr. Mais d’abord il faut modifier celui de la SAAQ sur les motocyclistes, une fois qu’ils sont sur le réseau routier. La nuance est pesée et réfléchie.
Ce n’est pas parce que les motocyclistes ne sont que quelques mois par année sur la route (ici au Québec) qu’il y ont un droit moindre que les autres. Ce n’est pas parce que la moto est un mode de transport utilisé par la majorité comme loisir, que ça fait des motocyclistes, des usagers de deuxième ordre. Si on est tous d’accord avec ces principes il ne faudrait pas que le discours donne l’impression du contraire.
Quand je dis qu’il y a une culture à changer à la SAAQ, je termine avec cet exemple: J’ai un ami amateur de motocross depuis l’adolescence qui décide, fin trentaine, de passer son cours. Il suit les cours de Tecnic, les formations sur réseau routier etc. Il se rend à son rendez-vous d’examen en circuit fermé de la SAAQ et là, pendant qu’on attend son tour, on apprend que le gentil représentant de la société, l’évaluateur qui est censé jugé de son aptitude à rouler seul sur le réseau routier à moto et de façon sécuritaire, ne roule pas à moto lui-même et n’a jamais rouler à moto de sa vie. Alors, pour évaluer un apprenti sur la base de certains exercices qu’il a mis des heures à maîtriser en compagnie de professionnels de la conduite moto, la SAAQ trouve correct que son évaluateur n’est aucune expérience de la conduite moto. C’est pas mal désolant. Il n’y en avait pas des dizaines comme lui -enfin, je l’espère- mais qu’il y en ait même un seul, il me semble que la Société de l’Assurance Automobile du Québec pourrait faire mieux.