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Les 5 choses à savoir absolument sur la motoneige hors-piste
La motoneige hors-piste est le plus beau sport auquel vous puissiez vous adonner. Lorsque vous êtes atteints de cette dépendance, vous arriverez rarement à vous en débarrasser. Et malheureusement, cette passion, elle ne fait que grandir au fil des saisons et finit même par vous envahir hors-saison!
« Par contre, lorsque je me suis lancée, tête baissée, à la pratique de ce sport, j’étais loin de me douter de tout ce qu’il impliquait réellement. »
Je suis moi-même encore en apprentissage de ce sport. Il me reste bien des croûtes à manger! Mais il y a 5 grandes vérités concernant ce sport que j’avais envie de vous partager, sans filtre et en toute honnêteté. En fait, j’aurais bien aimé qu’on me les partage lorsque j’ai moi-même débuté. Cela m’aurait permis de réaliser que ce que je vivais était tout à fait normal !
Donc, que tu songes à débuter la pratique de ce sport, ou que tu sois actuellement en apprentissage, voici 5 choses que tu dois absolument savoir sur la pratique de la motoneige hors-piste.
1. UN SPORT TECHNIQUE QUI REQUIERT DE LA PRATIQUE
Pour avoir essayé la pratique de plusieurs sports motorisés, je dois dire qu’il s’agit de l’un des plus technique. Je le positionnerais probablement exæquo avec la pratique de la motocross enduro.
« Pour chaque manœuvre qu’on souhaite exécuter, il y a une technique particulière à appliquer. »
Et si on ne l’applique pas convenablement, on ne réussit pas. Tout simplement! Et la beauté de la chose, c’est que, la majorité du temps, lorsqu’on fait une tentative, et qu’on échoue, on obtient en prime quelques minutes à pelleter et tirer sur des patins (haha)!
On ne peut donc pas espérer réussir une manœuvre comme par magie. Il faut d’abord qu’une autre personne nous l’enseigne, et qu’ensuite, on la pratique plusieurs fois avant de devenir à l’aise. Certaines personnes auront besoin de moins de pratique que d’autres, mais ça reste tout de même la clé.
Deux choses ici concernant les techniques et la pratique :
(1) Les techniques : Même les conducteurs expérimentés continuent d’en apprendre à chaque saison. Il n’y a donc rien de gênant à être en apprentissage. Au contraire, c’est toujours tellement amusant et gratifiant d’intégrer de nouvelles techniques et d’arriver à les maitriser. Et on va se le dire, les nouvelles techniques nous simplifient souvent la vie et nous économisent force et énergie.
(2) La pratique : Il faut apprendre à y consacrer des moments au cours de nos sorties. Lors de nos sorties entre amis, on ne s’arrête généralement pas pour pratiquer spécifiquement des techniques. Il est donc important de se réserver des moments pour le faire.
2. UN SPORT PHYSIQUE ET D’ENDURANCE
Vous n’avez pas besoin de devenir monsieur ou madame Univers pour pratiquer la motoneige hors-piste! Par contre, vous devez avoir une bonne forme physique et développer votre endurance, si vous désirez parcourir les montagnes pendant des heures et des jours de suite.
Certains diront que la motoneige n’est pas un sport, qu’on s’assoit sur une machine qui avance toute seule lorsqu’on appuie sur l’accélérateur. Mais c’est assurément faux en ce qui concerne la motoneige hors-piste. Ceux qui s’y adonnent sauront vous le dire. En neige profonde, lorsque vous êtes bien enlisés, ça n’est pas parce que vous appuyez sur l’accélérateur que la motoneige avance nécessairement toute seule sans peine (haha) !
« La motoneige hors-piste n’est pas seulement qu’un sport motorisé, c’est un sport à part entière qui requiert, force, endurance et cardio. »
Si vous voulez bien performer dans ce sport, vous devez vous assurer de bien manger (pour avoir toute l’énergie nécessaire lors de vos journées), bien vous hydrater (parce que vous allez inévitablement suer à grosses goûtes!), vous entraîner parallèlement en endurance et cardio et vous assurer que votre corps et vos muscles récupèrent bien après vos sorties. La récupération rapide est ce qui vous permettra d’enchainer les sorties quelques jours de suite.
Et si, tout comme moi, vous êtes une personne de petit gabarit, l’entraînement en parallèle vous permettra de gagner la force musculaire qui fera la différence pour exécuter vos manœuvres avec une machine qui pèse en moyenne 450 livres à vide, tout en portant sur vos épaules un poids d’environ 10 livres toute la journée (sac à dos avalanche et son contenu, pelle et perche).
3. LES CONNAISSANCES MÉTÉO, TERRAINS, GÉOLOCALISATION, PREMIERS SOINS ETC.
Si vous pratiquez la motoneige hors-piste au Québec, il s’agit peut-être d’un élément auquel vous pensez un peu moins. Pourtant, que vous viviez au Québec ou dans l’ouest du pays, les connaissances météo, terrains, géolocalisation, survie en forêt et médicales trouvent toute leur importance.
(1) La connaissance du terrain
Au Québec, la connaissance du terrain vous permettra d’éviter par exemple des étendues d’eau mal gelées, des criques de boue, des bûchés hasardeux, des terrains rocailleux etc. Alors qu’en hautes montagnes, dans l’ouest du pays, on parlera davantage de connaissances et formations en matière de compaction de la neige et de risques d’avalanches. Dans les deux cas, pour votre sécurité, il s’agit à mon sens d’un mariage obligé entre ce sport et ces connaissances. En matière de prévision d’avalanches, formations, etc., le site internet d’Avalanche Canada se veut un outil de base bien utile.
(2) La connaissance des premiers soins, survie en forêt et recherche/sauvetage d’avalanches
La motoneige hors-piste se pratique presque toujours en forêt, en régions éloignées, de nombreux endroits où, en cas de blessures ou malaises, vous vous retrouvez souvent hors réseaux cellulaires et loin des services de secours. Avoir parmi votre équipe minimalement deux personnes disposant de connaissances en premiers soins, survie en forêt et recherche et sauvetage d’avalanche, est donc un essentiel. Et pourquoi deux me direz-vous? Parce que si l’une d’elle est la victime, il vous faudra disposer d’une seconde qui pourra la secourir.
(3) Les connaissances météo et géolocalisation
Les connaissances en météo et géolocalisation, tant au Québec que dans l’ouest canadien, s’avèrent être un essentiel afin de bien préparer votre équipement, votre itinéraire et votre horaire. Cela vous permettra de mettre toutes les chances de votre côté pour rentrer à la maison sans peine avant la nuit tombée. Tous ont déjà entendu parler ou ont déjà été témoins de motoneigistes partis un matin, qui brillent par leur absence le soir venu, et on ne souhaite pas ça.
À défaut de GPS comme tel, l’application Gaia GPS, téléchargée et programmée préalablement à votre sortie sur votre téléphone cellulaire, peut vous être bien utile. Vous ne sauriez vous passer de tous les essentiels de géolocalisation et communications. Pour en savoir plus, je vous invite à consulter mon article Motoneige : Ce que vous devriez avoir dans votre sac de transport.
4. AIMER LA « GROSSE MISÈRE »; UN PRÉ-REQUIS
« Si vous n’aimez pas pelleter, forcer, tirer, suer, réparer avec une branche et du ruban adhésif et vous demander : « mais, qu’est-ce que je fais ici moi?! », alors la pratique de la motoneige hors-piste n’est pas pour vous (haha!) »
C’est peut-être dit de manière assez simpliste, mais ça reste tout de même assez près de la vérité!
Si je viens de vous décourager d’essayer ce sport, laissez-moi apporter la précision suivante. En fait, je crois qu’il faut être prêt à vivre tout ce que j’ai énuméré précédemment, pour pouvoir goûter au meilleur de ce sport. L’un ne va pas sans l’autre.
« Alors oui, il faut être prêt à se prendre, se déprendre et aider les autres à se déprendre. Il faut aussi être prêt à endommager votre machine et à la réparer avec de la broche (ou autre haha!) pour réussir à revenir à la maison. »
Et finalement, il faut être prêt à cumuler les ecchymoses, les blessures et à être catapulté de notre motoneige. C’est un sport magnifique, mais il implique tout de même son lot de dangers et de risques.
Mais vous savez quoi? Lorsque les montagnes se montrent à vous dans toute leur splendeur, qu’un tapis blanc scintillant au soleil se dresse tout juste devant vous, que vous amorcez votre descente en embrassant la neige, vous oubliez les nombreuses minutes/heures passées à vivre « la grosse misère » ! Et c’est dans ces moments précis, que vous vous rappelez pourquoi vous aimez tant ce sport.
5. VOTRE ATTITUDE ET CELLE DES GENS DE QUI VOUS APPRENEZ
En période d’apprentissage, votre attitude et celle des gens de qui vous apprenez sont très importantes. C’est souvent ce qui fera en sorte qu’on poursuive et qu’on évolue dans ce sport ou non.
Comme je l’expliquais un peu plus tôt, ce sport est technique et vous devez pouvoir apprendre de quelqu’un. Vous devez aussi généralement effectuer plusieurs tentatives avant de réussir une manœuvre; la pratique est la clé du succès.
Il vous faut donc faire preuve de persévérance, de détermination, d’autodérision et ne pas trop vous prendre au sérieux. Il vous faut aussi apprendre à vous faire confiance, tout en sachant reconnaître vos propres limites. N’oubliez pas que vous aurez de bonnes et de moins bonnes journées. Il vous faut en être conscients et apprendre à vous écouter.
Si vous voulez évoluer dans la pratique de ce sport et éviter de stagner, il est important de vous fixer de petits objectifs réalistes à chaque sortie. Il vous faut savourer vos petites victoires (aussi petites soient-elles) et ne pas être trop durs envers vous-mêmes, parce qu’autrement, c’est très facile de vous décourager.
À un moment ou un autre, vous devrez également apprendre à sortir de votre zone de confort, à pousser un peu la machine (tout en étant sécuritaire), à vous faire confiance, à faire preuve de cran et à vous lancer sans trop penser. C’est habituellement dans ces moments qu’on réussit à aller plus loin dans la pratique de ce sport.
Maintenant, assez parlé de vous. Parlons des autres.
« Les gens de qui vous apprenez et avec qui vous roulez font, à mon sens, la moitié du travail dans votre apprentissage. »
Choisissez bien vos partenaires et coachs de motoneige hors-piste. Roulez avec des gens patients et compréhensifs qui ne vous font pas sentir mal d’être débutants ou d’être à un niveau moins expérimenté qu’eux.
Choisissez des personnes calmes, qui vous font sentir en confiance d’apprendre et qui prennent le temps de bien vous expliquer les techniques à appliquer. Ça n’est pas parce qu’une personne est excellente dans la pratique de ce sport qu’elle sera nécessairement la bonne personne pour vous coacher.
Optez aussi pour des personnes qui savent vous encourager et reconnaître vos petites victoires et votre détermination. Cela vous donnera pas mal plus le goût d’essayer et de réessayer encore, jusqu’à ce que vous réussissiez une manœuvre.
« Et mesdames, peut-être que votre conjoint est la meilleure personne pour vous enseigner ce sport. Mais peut-être aussi, qu’il n’est pas nécessairement la meilleure personne pour le faire (haha!) »
Par expérience, j’ai souvent davantage apprécié apprendre d’autres femmes. Non seulement à cause de la solidarité féminine et de l’encouragement mutuel et sans pression qui règnent. Mais aussi parce que les hommes et les femmes n’ont généralement pas la même morphologie et doivent en conséquence travailler différemment sur leur machine.
C’est donc bien de pouvoir apprendre des trucs et des techniques adaptés à notre gabarit féminin. Pour toutes les infos sur SheShreds Mountain Adventures, et d’autres camps de filles, allez lire mon article : SheShreds Mountain Adventures, une affaire de filles.
EN CONCLUSION
Comme je l’écrivais d’entrée de jeu, la motoneige hors-piste est pour moi le plus beau sport du monde. Il vous procure un sentiment de liberté et de dépassement de soi incroyable, vous donne accès à des paysages et des endroits autrement impossibles à atteindre et il vous permet de rencontrer des gens exceptionnels avec qui partager votre passion et vos histoires. Il vous faut seulement être conscient qu’il s’agit d’un sport qui, comme bon nombre d’entre eux d’ailleurs, implique son lot de considérations en retour.
Je termine en vous disant que, si vous demeurez au Québec, vous passerez probablement plus de temps à espérer, rêver, attendre et voyager vers votre neige fraîche parfaite, qu’à réellement flotter sur elle aux guidons de votre motoneige! Mais je crois que c’est entre autres cette attente et ce rêve qui font en sorte de rendre ce sport si spécial et qui nous permettent d’apprécier, presque avec euphorie, ces moments parfaits passés sur la neige.
Sur ce, je vous quitte. Je dois faire mes valises pour mon prochain voyage. Je retourne voir ces belles filles-là et les montagnes qui m’ont tellement manqué depuis l’année dernière!