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L’histoire de Camille du Gast, une fonceuse et une passionnée
L’histoire de Camille du Gast (1868-1942) reflète à la fois un vibrant désir de vivre pleinement et la volonté d’ouvrir la voie aux femmes dans des domaines réservés aux hommes.
Issue d’une famille riche, mariée à un entrepreneur très bien nanti financièrement, Camille devient veuve à 27 ans et se retrouve à la tête d’une fortune.
Sportive, pianiste, chanteuse, aéronaute amatrice, exploratrice, féministe, et plus encore, Camille du Gast a été surnommée « l’Amazone aux yeux verts » et « la Walkyrie de la mécanique ».

La passion des moteurs
Cependant, l’automobile semble bien avoir suscité un intérêt particulier chez cette femme aux talents multiples.
En effet, en 1897 (ou 1898, dépendamment des sources), Camille du Gast, alors âgée de 29 ans, obtient son permis de conduire automobile, alors appelé « certificat de capacité ». Elle est la première femme française à l’obtenir et ce, avec la duchesse d’Uzès qui, soit dit en passant, fut aussi une pionnière du domaine automobile en France.
En 1901, Camille aurait eu, à son nom, deux automobiles : une Peugeot et une Panhard-Levassor. Cette même année, elle est la première femme française qui prend part à une course automobile de vitesse, le Paris-Berlin. À bord de sa Panhard-Levassor 20 CV, elle termine 33e sur un total de 122 participants.

En 1903, avec une automobile De Dietrich, elle participe à la course Paris-Madrid; elle finit en 77e place, car elle s’est arrêtée en cours de route pour porter assistance à un autre concurrent. En fait, cette course fut arrêtée à Bordeaux, par le ministre de l’Intérieur de l’époque, car il y aurait eu un nombre trop élevé d’accidents lors des courses, causant des morts et des blessés.
En 1904, Benz, le constructeur automobile, lui propose de courir dans la Coupe automobile Gordon Bennett (qui aurait lieu en Allemagne). Mais au cours de cette même année, le gouvernement français interdit à toutes les femmes de prendre part à des compétitions automobiles. C’est aussi en 1904 que Camille du Gast est exclue de l’Automobile Club de France (ACF). Elle était alors la seule femme de l’époque licenciée à l’ACF.
Le porte-parole de cette organisation aurait précisé que cette éviction ne visait pas Mme du Gast, mais qu’elle désirait «éviter la présence d’autres femmes, moins expérimentées, moins adroites et moins prudentes qu’elle ». https://fr.wikipedia.org/wiki/Camille_du_Gast
Rien ne l’arrête!
Malheureusement, la carrière de pilote automobile de Camille du Gast se termine ici. Qu’à cela ne tienne, Madame du Gast continue de s’immiscer dans de nombreux domaines réservés exclusivement aux hommes. Ceci l’amènera vers la compétition en sports nautiques (1904-1905), des expéditions exploratoires au Maroc (1905-1912), et la défense des animaux (première présidente de la SPA de 1929 jusqu’à sa mort en 1942).
Camille du Gast a laissé de nombreux écrits, dont l’un s’intitule « Le rôle des sports dans la victoire féministe », article paru dans le livre « Cinquante ans de féminisme 1870-1920 », alors qu’elle fait partie du comité de la Ligue française pour le droit des femmes.
Son amour pour la vie et sa passion pour les sports l’ont amenée à dépasser le rôle conventionnel attribué aux femmes de son époque : elle a ainsi pu défoncer de nombreuses portes et frayer un chemin pour les femmes des générations futures.
Jacinthe
