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Une Chicks And Machines hors de l’ordinaire!
Peut-être que certains d’entre vous ont entendu parler de Bessie Stringfield. Mais, pour ceux qui ne la connaissent pas, je crois vraiment que son histoire va vous intéresser.
Afro-américaine, Bessie Stringfield (1911-1993) était une vraie passionnée de moto, plus particulièrement de Harley-Davidson.
Ses origines ont donné lieu à plus d’une version. Cependant, sa vie, à partir de son adolescence, est bien documentée et également remarquable. Dans le présent article, nous nous attarderons à son parcours de motocycliste.
Sa Vie
À 16 ans, Bessie conduit sa première moto, une Indian Scout de 1928.
À partir de l’âge de 19 ans, elle multiplie ses randonnées à travers les États-Unis, passant par-dessus les attitudes racistes et les stéréotypes de l’époque. Dans les années 30 et 40, il était plutôt rare de croiser une femme, de surcroît noire, à moto!
Il faut se rappeler ici que les routes de cette période n’étaient pas toutes asphaltées et en bon état. De plus, les autoroutes n’existaient pas encore.
Huit voyages à travers son pays l’amènent à traverser 48 états. Tout un exploit pour une si jeune femme qui voyage généralement en solitaire! De plus, la ségrégation, principalement dans les états du Sud, ne lui facilite pas vraiment la vie.
Malgré tout, Bessie n’a jamais abandonné et a été la première femme de couleur à réaliser une traversée solo des États-Unis en moto.
Son désir d’aventure et de liberté l’amène également à voyager en Haïti, au Brésil et en Europe. Le moins que l’on puisse dire, c’est que Bessie aime bouger… à moto!
Pour gagner sa vie lors de ses périples, elle prend part à des spectacles en faisant des cascades à moto. Elle participe également à des courses de moto : cependant, elle n’en retire rien monétairement parce qu’elle est une femme.
La Seconde Guerre mondiale arrive. Bessie a 28 ans. Elle travaille quatre ans pour l’armée… à moto. Elle a sa Harley-Davidson bleue de 61 po3. Son travail consiste à livrer des documents entre les bases de l’armée, ce qui l’amène à voyager encore à travers tous les États-Unis.
Dans les débuts de sa quarantaine, Bessie Springfield va s’installer à Miami (Floride). Elle suit une formation pour devenir infirmière.
Rien ne l’empêche de continuer à vivre sa passion pour la moto, même si elle est victime de harcèlement de la part des policiers. En effet, la police de Miami juge que les femmes noires ne sont pas autorisées à conduire des motos.
Qu’à cela ne tienne, Bessie, devant ce nouveau défi, ne se laisse pas décourager et finit par obtenir l’autorisation de conduire sa moto. Que de détermination!
Tout un accomplissement
On la surnomme The Motorcycle Queen of Miami.
Elle n’a jamais arrêté de faire de la moto, même la veille de sa mort, à l’âge de 82 ans.
En 1990, l’American Motorcyclist Association (AMA), au moment de son exposition inaugurale Heroes of Harley-Davidson, lui rend hommage : Bessie avait possédé 27 H-D…
En 2000, l’AMA crée le Bessie Stringfield Memorial Award qui honore les réalisations de femmes motocyclistes.
En 2002, Bessie est intronisée au Motorcycle Hall of Fame.
En 2014, la Bessie Stringfield All Female Ride est instituée.
Évidemment, on pourrait s’attarder plus longtemps sur la vie de Bessie Stringfield et je vous encourage à en lire davantage sur elle.
Mais je crois que ce qu’il faut retenir, c’est que cette femme, qui n’a certainement pas eu une vie facile, a su surmonter de nombreux obstacles qui se sont présentés à elle (sexisme, racisme, etc.), animée par sa détermination et sa passion pour la moto.