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Motoneige en montagne: DESTINATION REVELSTOKE, BC
En février dernier, j’ai eu la chance de découvrir, pour la toute première fois, une destination motoneige qu’on peut qualifier de la « Mecque » de la motoneige en montagne : Revelstoke, en Colombie-Britannique.
Toi aussi, tu as envie de découvrir cette destination de rêve tant prisée par les motoneigistes de montagnes ? Tu songes peut-être à réserver ton prochain voyage à Revelstoke cet hiver et tu veux t’assurer de ne rien oublier ? Cet article est pour toi !
POURQUOI CHOISIR REVELSTOKE ?
Commençons par dire que « Revy », comme la plupart des gens la surnomme affectueusement, n’a absolument rien à avoir avec les montagnes qu’on peut trouver au Québec.
Ce sont des montagnes imposantes et majestueuses qui se succèdent et n’en finissent plus. Lorsque le ciel se dégage, lors d’un « bluebird day » (journée ensoleillée, au ciel bleu, après une tempête), ce sont des vues presque irréelles qu’on a la chance d’admirer du haut de leurs sommets.

Revelstoke, c’est la plupart du temps de la belle « fresh pow » (neige poudreuse et fraîche) à profusion en haute saison. Au Québec, on recherche souvent « les spots » (endroits par excellence) où l’on va pouvoir s’amuser hors des sentiers.
Là-bas, on les choisit tellement il y en a. On peut se promener d’un endroit à l’autre dans la neige profonde sans jamais s’arrêter.
On peut descendre une montagne à la suite d’une autre, en faisant du « powder carving » (virages en descente dans la neige profonde), tout en ayant des pieds et des pieds de neige sous nos patins.
Au Québec, on est heureux si on réussit à enchaîner deux ou trois virages en descente, sans frapper une roche ou une souche bien cachée!

Et quand la tempête se déchaîne à travers les montagnes, on a littéralement l’impression de se retrouver, tout petit, vulnérable, au beau milieu d’une force tranquille, à la fois magnifique et terrifiante. ❄

Le climat y est aussi bien différent de celui du Québec. On y trouve une température plus douce et humide. J’irais même jusqu’à dire que Revelstoke bénéficie de son petit microclimat, faisant en sorte qu’il y tombe justement toute cette quantité de neige au cours de l’année.
Le terrain y est également différent de celui du Québec. Évidemment, il se distingue par le nombre et la hauteur de ses montagnes, mais aussi parce qu’on y trouve une moins grande densité d’arbres au profil élancé.
Personnellement, j’ai aussi trouvé que la neige n’y avait pas la même consistance et portait ma motoneige différemment. J’ai remarqué que ma motoneige était plus facile à manier là-bas dans la neige profonde (même avec un pont d’une longueur de 165 pouces) qu’au Québec.

AVANT DE PARTIR : trucs et recommandations
Maintenant que vous avez le goût de partir à « Revy », je vous partage quelques trucs et recommandations que j’aurais aimé avoir avant de moi-même partir l’année dernière.
1. Le transport
Vous pourriez très bien choisir de traverser le Canada en voiture et apprécier la route (environ une semaine, tout dépendant de votre rythme et du nombre de conducteurs). Pour notre part, nous avons choisi de nous y rendre par avion ✈, question de passer le plus de temps possible dans les montagnes et non sur la route.
Nous avons atterri à l’aéroport de Kelowna, qui est l’aéroport international le plus près de Revelstoke. De là, nous avons fait la location d’une voiture et avons conduit environ deux heures pour nous rendre à Revelstoke.
Petite recommandation : si vous choisissez de louer un véhicule à partir de Kelowna, pensez à demander un véhicule à quatre roues motrices, équipé de pneus d’hiver. C’est un must pour conduire dans les montagnes sur des routes enneigées et glacées.
Les véhicules de location ne sont pas systématiquement équipés de pneus d’hiver là-bas et ce, même durant la saison hivernale. Nous l’avons appris à nos dépens ! 😬

Lors de votre arrivée à Revelstoke, avant même de vous rendre dans les montagnes, vous remarquerez et ressentirez tout de suite que tout est motoneige dans cette ville. Pour les « trippeux » de motoneige, c’est un sentiment complètement fou!

2. Les motoneiges
Prendre les vôtres
Cette option peut paraître intéressante à première vue, puisqu’elle vous évite d’avoir à louer des machines sur place. Vous économisez sur la location, vous vous assurez d’avoir une machine que vous aimez et bien en ordre mécaniquement. Cependant, cette option implique aussi le transport de vos motoneiges jusqu’à Revelstoke.
Il vous faut considérer le temps pour traverser le Canada au grand complet, à l’aller et au retour, et également penser à l’essence dépensée.
Vous pourriez faire transporter vos motoneiges par certaines compagnies de transport qui offrent ce service. Également, des groupes d’amis s’organisent généralement pour transporter plusieurs motoneiges dans une même remorque jusqu’à destination.
Si vous êtes membre de plusieurs groupes de motoneige, sur Facebook par exemple, vous pourrez le constater. Cependant, à moins de bien connaître ces gens, ça ne serait peut-être pas ma recommandation numéro 1, si l’on considère les assurances et la fiabilité.
En faire la location directement à Revelstoke
Quelques compagnies offrent un service de location de motoneiges à Revelstoke et dans les environs.
Quant à moi, j’ai fait affaire avec Great Canadian Tours. L’avantage de faire affaire avec cette compagnie de location est qu’elle se trouve tout juste en face du Glacier House Resort, hôtel où j’ai séjourné à Revelstoke.
On y traverse à pied le matin, afin de prendre possession de sa motoneige de location, pour ensuite emprunter directement le sentier de motoneiges qui vous mène en quelques minutes dans les montagnes (secteurs de Boulder Mountain & Frisby Ridge).
Quelques mots sur le Glacier House Resort. Il s’agit d’un hôtel/auberge, tout en billes de bois, habituée d’accueillir les motoneigistes et les skieurs. On y dort bien et on y mange bien. Le petit bar au sous-sol de style chalet est vraiment bien.
J’ai été ravie de constater que l’hôtel a des pièces dans lesquelles on peut suspendre nos habits et notre équipement. C’est très pratique pour le séchage!

Choisissez bien votre machine de location
Peut-être bien que ce sera différent cette année mais, l’an dernier, même en me prenant plusieurs semaines à l’avance, mes choix de motoneiges de location ont été restreints, puisque tout était déjà réservé. Réservez donc votre location longtemps à l’avance, afin de vous assurer d’avoir le modèle de motoneige désiré.
Si vous voulez vous faciliter la vie, peu importe le conducteur que vous êtes, vous devez minimalement avoir un pont d’une longueur de 165 pouces, avec des crampons de 3 pouces et un moteur de 850 cc ou l’équivalent. Et pourquoi ne pas ajouter un moteur turbo à tout ça? À cette altitude, il vous sera réellement utile.
Prenez une protection d’assurances
Si possible, je vous conseille d’ajouter quelques dollars au coût de votre location, afin de limiter votre responsabilité et le montant payable en cas de dommage à votre motoneige de location. Lorsqu’on roule dans les montagnes, les accidents et les dommages arrivent plus fréquemment et bien rapidement!
Inspectez votre motoneige de location avant d’en prendre possession
Assurez-vous de bien faire le tour de votre machine de location à tous les matins avant d’en prendre possession. Premièrement, vous ne voudriez pas être tenu responsable d’un dommage occasionné par un conducteur précédent.
Deuxièmement, vous voulez vous assurer qu’elle soit en ordre mécaniquement, avant de partir au beau milieu des montagnes, alors qu’il sera bien difficile de vous faire remorquer.
3. L’équipement
En ce qui me concerne, j’ai choisi d’apporter tout mon équipement personnel en double. Je voulais m’assurer d’avoir un ensemble sec à tous les matins et d’avoir un équipement de remplacement en cas de bris. J’ai été en mesure de compacter le tout dans un sac de transport supplémentaire de marque Ski-Doo (environ de la taille d’un sac de hockey), accepté par mon transporteur aérien.
Sachez cependant qu’il y a des boutiques à Revelstoke où il vous est possible d’acheter de l’équipement de remplacement au besoin.
Si vous n’en avez pas, n’oubliez pas de louer un sac à dos avalanche, équipé d’une balise de localisation (beacon), d’une radio, d’une pelle et d’une tige (probe).
Il s’agit d’un ensemble essentiel pour votre sécurité.
La très grande majorité des guides dûment autorisés refuseront de vous inclure à leur groupe si vous n’en disposez pas. La plupart des compagnies de location de motoneiges offrent de vous louer cet équipement avec votre motoneige. Certains guides et groupes offrent aussi de les louer directement avec eux.
Si vous songez à apporter le vôtre, vérifiez les restrictions et instructions de votre transporteur aérien à cet effet, afin de ne pas avoir une mauvaise surprise. Il s’agit généralement d’un article dont le transport est règlementé.


4. Votre horaire
Même si vous tenez à optimiser tout le temps que vous passerez à Revelstoke, planifiez des journées de repos 😴 (avec spa, haha!) au travers de vos sorties dans les montagnes.
Même si vous êtes plutôt en forme et que vous avez l’habitude de faire de la motoneige hors-piste au Québec, vous réaliserez rapidement que rouler dans les montagnes à Revelstoke, c’est beaucoup plus sollicitant physiquement!
Vous profiterez beaucoup plus de vos sorties si vous commencez vos journées bien reposés et en pleine forme. C’est aussi l’occasion de découvrir les « hot springs » (eaux thermales naturellement chaudes) du coin.
Halfway Hot Springs et Halcyon Hot Springs sont deux endroits à ne pas manquer. Vous devrez prendre un petit « ferry » (traversier) pour vous y rendre, mais les paysages que vous verrez en valent le coup!

5. Le guide et les groupes
À mon avis, il est impensable de vous aventurer dans les montagnes de Revelstoke sans un guide et sans un groupe et ce, même si vous êtes un excellent motoneigiste hors-piste au Québec.
Je l’ai déjà évoqué : les montagnes de Revelstoke n’ont absolument rien à avoir avec les montagnes qu’on peut trouver au Québec. Le terrain est différent, il est facile de s’y perdre et l’environnement y est beaucoup plus dangereux.
Là-bas, le risque d’avalanche représente une réelle inquiétude pour les motoneigistes.
Lors de ma première journée dans les montagnes avec la gang de She Shreds Mountain Adventures, Julie-Ann Chapman, notre guide, a consacré les premières heures de notre parcours à nous expliquer le phénomène des avalanches, la compaction de la neige, etc., et à nous faire vivre une simulation de sauvetage d’une victime d’avalanche.
C’est à ce moment que j’ai réalisé le danger que représentent les avalanches pour les motoneigistes de montagne dans l’Ouest canadien.
Pour rouler dans les montagnes de l’Ouest, vous devez, oui, être un excellent motoneigiste, mais bien plus important encore, vous devez disposer d’une bonne connaissance du terrain, du phénomène des avalanches, de la météo et avoir de bonnes aptitudes en géolocalisation.

J’en reviens au guide. Si vous optez pour un guide, soyez vigilant dans votre choix. Certaines personnes là-bas s’improvisent comme guides, alors qu’elles ne possèdent pas les qualifications, les cours et les permis requis pour le faire.
Choisissez une compagnie de guidage fiable, avec qui vous vous sentirez en confiance et en sécurité dans les montagnes.
6. Choisir une compagnie qui offre le guidage en formule « clinique d’apprentissage ou de perfectionnement », pensez-y!
Je n’en étais qu’à ma troisième saison de motoneige hors-sentier lorsque j’ai fait mon voyage à Revelstoke en février dernier. J’avais donc en tête de choisir une compagnie de guidage qui le ferait sous forme de clinique, afin de m’améliorer et de réellement apprendre à rouler en montagne.
Choisir de vivre votre première expérience de motoneige en montagne dans l’Ouest canadien sous forme de clinique, plutôt qu’uniquement sous forme de guidage, peut réellement élever votre niveau de conduite en montagne.
C’est l’occasion d’apprendre des meilleurs, qui vous donneront des trucs et techniques sur un terrain beaucoup plus complexe que ce qu’on peut trouver au Québec.
Tout motoneigiste, peu importe sa catégorie ou son expérience, peut y gagner, à moins peut-être de vous appeler Carl Kuster ou Chris Burandt (haha!).
D’ailleurs, parlant de Carl Kuster, sachez qu’il dispose de sa propre école de guidage et conduite de motoneige en montagne, située à Revelstoke : Carl Kuster Mountain Park (CKMP).
C’est l’occasion de rouler avec l’un des « pro rider » de l’équipe Ski-Doo, avec les machines Ski-Doo les plus récentes et les plus équipées qui puissent exister! Le simple fait de se rendre aux entrepôts et garages de CKMP est une expérience en soi!


En ce qui me concerne, j’ai arrêté mon choix sur la compagnie She Shreds Mountains Adventure, qui offre un guidage sous forme de cliniques d’apprentissage et de perfectionnement, dispensées par des femmes, pour des femmes.
J’y ai vécu une expérience exceptionnelle! Pour lire mon expérience complète, je vous invite à consulter l’article «Apprendre à rouler dans les montagnes de Revelstoke avec She Shreds Mountains Adventure : une affaire de filles» qui paraîtra sous peu.

EN CONCLUSION
Après avoir vécu Revelstoke, je suis revenue au Québec, non seulement avec une meilleure technique de conduite en montagne, mais aussi avec une vision complètement différente de la pratique de la motoneige en dehors des sentiers.
Dans l’Ouest canadien, les gens font de la motoneige en montagne et en neige profonde. Au Québec, les gens font de la motoneige hors des sentiers, mais pas nécessairement en montagne et en neige profonde.

Il faut littéralement vivre Revelstoke pour comprendre pourquoi les gens veulent y retourner sans cesse et pourquoi certains finissent même par y déménager et y vivre leur vie.
Je souhaite à tous les motoneigistes hors-sentier qui y rêvent, de pouvoir un jour « crinquer leur sled » au sommet de l’une de ces montagnes, pour ensuite enchaîner les virages en descente dans une poudreuse qui scintille sous le soleil.
2 Commentaires
Boujour Bianca
Faux tu avoir un cours d’avalanche pour Revelstoke ?
Bonjour Alexandre,
Non, tu n’as pas besoin de cours AST (Avalanches) pour aller à Revelstoke. Par contre, c’est vraiment un très gros plus coté connaissances et sécurité d’avoir les cours de base 🙂