Quand les statistiques démolissent les vieux mythes...
Par un effet de mode ou un réel souci de sécurité, plusieurs compétiteurs de sports extrêmes ont rapidement fait l’acquisition des protecteurs cervicaux. Quatorze années plus tard, c’est devenu plus qu’un accessoire pavané par les mieux nantis. C’est maintenant un incontournable de la protection! Petits et grands revêtent ce collet pour les protéger de la plupart des blessures cervicales, peu importe leur niveau et leur terrain.
Toutefois, malgré les années qui passent, certains mythes semblent encore persister et découragent certains sceptiques d’en faire l’acquisition. À notre grand bonheur, un service d’ambulance, déployé sur plusieurs circuits de motocross, a étudié la corrélation entre le port du protecteur et certaines blessures. Ils nous livrent les résultats d’une dizaine d’années d’accidents.
Son Origine
Tout d’abord, tâchons de comprendre un peu mieux ce que sont les protecteurs cervicaux ou un neck brace en anglais. C’est un collet qui repose sur les épaules et prend appui sur le thorax et le dos. Il est conçu pour absorber les forces potentiellement nuisibles à la colonne cervicale et les redistribuer sur une plus grande et plus solide surface du corps.
Le premier « neck brace » a été développé par le docteur Chris Leatt, après que celui-ci fut témoin de la mort d’un participant de ce qui semblait être une blessure au cou. À la suite de ce tragique incident, Dr. Leatt décida de se dédier complètement à la fabrication d’un dispositif semblable à ce qui existait en course automobile, mais spécifiquement pour le motocross. Les tous premiers protecteurs cervicaux sont arrivés sur le marché en 2004.
Qu’est-ce que les chercheurs en disent
Les recherches ont par la suite démontré qu’une telle plateforme pourrait réduire jusqu’à 82% les risques d’une blessure au cou. Maintenant que différentes marques et lignes de produits ont fait leur apparition dans le marché, ces protections sont de plus en plus abordables. Qu’est ce qui explique alors que plusieurs irréductibles refusent encore de s’y plier ? D’expérience, je peux vous dire que certains mythes sur les protecteurs cervicaux sont imprégnés profondément dans l’imaginaire de quelques pilotes.
C’est pourquoi il est intéressant de jeter un œil à l’étude mise sur pied par Great Lakes EMS Inc, un des plus gros services d’ambulance à desservir les événements de sports motorisés (AMA, ISOC, Loretta Lynn, et plus). Cette compagnie, couvrant plus de 5 états, a recensé les accidents de 9430 patients, dont 3803 portaient des protecteurs cervicaux, et tiré les conclusions suivantes.
Une blessure grave de la colonne cervicale est 89% plus probable*
sans le port d’un protège cou.
Sur 10 ans, il y a eu 239 cas enregistrés de blessure grave à la colonne parmi ceux qui ne portaient pas de protecteurs cervicaux, par rapport à 26 cas pour ceux qui en portaient.
Une blessure non critique de la colonne cervicale est 75% plus probable*
sans le port d’un protège cou.
Ces mythes qui persistent
Mythe : Les protecteurs cervicaux accroissent les risques de se casser une clavicule.
Résultat : C’est tout à fait faux puisqu’une fracture de la clavicule est 45% plus probable sans le port d’un neck brace.
Explication : La fracture d’une clavicule en motocross survient souvent à la suite d’un fort impact à l’épaule. Cependant, le choc du casque sur la clavicule à la suite d’une chute peut également causer ce résultat. La clavicule est donc protégée par la surface du protecteur cervical, qui réparti la charge sur une plus grande et moins fragile partie du corps.
Mythe : Il est difficile de regarder en haut d’une montée. Ils restreignent les mouvements et ne sont pas confortables.
Réalité : L’ergonomie des protecteurs a extrêmement changé. Une fois bien ajusté, il devrait nous être possible de faire tous les mouvements requis sans frottement ou inconfort.
Mythe : Aucun n’a réellement le bon « fit »
Réalité : Avec l’évolution des produits, il y a eu l’évolution des tailles. Ils sont maintenant disponibles dans plusieurs grandeurs et ont souvent une panoplie d’ajustements possibles. Pas seulement pour notre tour de poitrine, mais également pour correspondre aux morphologies individuelles avec une grande variété de plastrons.
La clef : le bon ajustement
Il est certain que vous n’aurez jamais le confort et les résultats escomptés si vous n’avez pas pris la peine d’ajuster comme il se doit votre dispositif.
Tout d’abord, il devrait être assez serré pour que, lorsque vous le souleviez et le relâchiez, il tombe naturellement en place sans que l’on ait besoin de faire une pression. Son appui sur le torse et sur le dos doit également se trouver bien à plat. Prenez le temps de consulter les manuels d’utilisateur pour effectuer cette tâche.
Les sceptiques seront confondus
Les dispositifs de protège cou sont des alliés incontestés selon les chercheurs au niveau de la protection. Nous avons la chance dans notre beau sport d’avoir plusieurs passionnés ayant la sécurité à cœur et renouvelant sans cesse leurs produits pour qu’ils soient de plus en plus sûrs, confortables et attrayants !
J’espère éveiller la curiosité des sceptiques et les amener un jour à en faire l’essai. Après une première utilisation, cela devient partie intégrante de nous en tant que pilote et il nous devient indispensable. Même s’il est peu joyeux de parler de chut et qu’il faut espérer le meilleur, il faut se préparer pour le pire.
lien vers l’étude citée
** Source : Great Lakes EMS Inc. / Action Sports EMS – Système d’enregistrement des données des ambulances